Un étudiant italien assassiné en Egypte

Jeudi, Février 4, 2016 - 17:45

Disparu depuis plus d’une semaine au Caire, Giulio Regeni, a été retrouvé mort dans un fossé. Il a été torturé.

Depuis une dizaine de jours, l’Italie et la famille étaient sans nouvelles de Giulio Regeni, doctorant à Cambridge, en Grande-Bretagne, et venu en Egypte pour une thèse sur les mouvements ouvriers. Son corps a été retrouvé mercredi dans un fossé, à moitié dénudé, avec des traces de violences, A 28 ans, le jeune italien a disparu dans les rues du Caire le 25 janvier, jour du 5è anniversaire de la « révolution » qui a abouti au renversement du régime d’Hosni Moubarak en Egypte. L’Italie demande une enquête approfondie pour connaître la vérité.

Rome exige aussi que l’enquête soit menée avec des limiers italiens aux côtés des policiers égyptiens. « Il s'agit d'un meurtre », a soutenu Hossam Nassar, le magistrat du parquet qui a constaté la mort de l’étudiant. « Il y avait des contusions et des blessures sur le corps et il ne portait que des vêtements sur le haut du corps », a-t-il précisé. « Il avait des bleus et des blessures sur tout le corps, en particulier sur le visage et dans le dos, et le bas était dénudé », a ajouté Ahmed Nagui, chef du parquet chargé des affaires criminelles au Caire.

Le choc a été total jeudi  en Italie, lorsque l’information est tombée dans les salles de rédaction. Et le ministère des Affaires étrangères a tout de suite pris les choses en main, apportant son soutien à la famille et activant les canaux de la diplomatie. « Nous voulons que soit révélé de manière complète et approfondie ce qui est arrivé », a exigé Paolo Gentiloni, le chef de la diplomatie italienne. Rencontrant ensuite, à Londres où se tenait une réunion sur la Syrie, son homologue égyptien, il a insisté sur « une enquête commune avec la participation d’experts italiens ».

Une exigence qui ne semblait pas susciter jeudi d’objections particulières côté égyptien. Les deux ministres des Affaires étrangères se seraient en effet mis d'accord pour « renforcer la coopération et la coordination entre les deux parties afin de déterminer les causes du drame », selon un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères. Mais des sources officieuses, notamment des réseaux sociaux, ont avancé l’hypothèse d’une bavure policière possible pour expliquer ce meurtre. Le 11 juillet dernier, un attentat avait visé le consulat italien au Caire.

Lucien Mpama
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