Tradition née pendant l'Antiquité, la Saint-Valentin n'a pas fini de surprendre et se célèbre les 14 février de chaque année. À Pointe-Noire par exemple, des concerts musicaux, des théâtres, des balades sur le littoral et des repas entre amis sont programmés, mais rien n’est prévu sur l'historique de cette fête mieux encore sur le choix de la date emblématique du 14 février.
La date à laquelle on fête la Saint-Valentin est un héritage de la Rome Antique. Tous les 14 février, les Lupercales célèbrent Faunus Lupercus, dieu de la fécondité, des bergers et des troupeaux. Rite de purification, organisé à la fin de l'année romaine (qui commence le 1er mars), cette fête païenne se déroule en trois étapes. Tout d'abord, les prêtres sacrifient un bouc dans la grotte du Lupercal (au flanc du Mont Palatin), où, selon la légende, la louve allaita les fondateurs de Rome Romulus et Rémus. Ils enduisent ensuite de jeunes gens issus de familles nobles du sang du sacrifice dans un cérémonial qui symbolise la purification des bergers.
La légende raconte que la Saint-Valentin n'a été instituée par l'Eglise que pour contrer les fêtes païennes. L'hypothèse n'est pourtant attestée par aucune source écrite de l'époque. Seul fait certain, à la fin du Ve siècle, les Lupercales sont l'un des derniers rites païens encore observés dans une Rome majoritairement chrétienne. Le pape Gélase Ier envoie alors une "lettre contre les Lupercales" au sénateur Andromaque, qui manifestait un certain attachement à cette fête traditionnelle. Dans cette lettre, il critique les comportements immoraux qui ont lieu pendant cette célébration, se moque des superstitions des chrétiens qui honorent les démons pour écarter le mauvais sort et souligne que ces célébrations n'ont pas empêché les épidémies vingt ans plus tôt. Cependant, contrairement aux idées reçues, le pape n'a pas interdit cette fête païenne : il s'est contenté de montrer la contradiction qu'il y a entre la foi chrétienne et la célébration des Lupercales. Gélase choisit de commémorer, le 14 février, Saint Valentin, qui devient le saint patron des amoureux. Et donnera lieu à une fête potentiellement des plus romantiques.
Les points de vue des historiens divergent quant à l'identité de Valentin. En effet, pas moins de sept saints répondent à ce nom et sont fêtés le 14 février. Voici trois d'entre eux. Le premier Valentin cité dans les martyrologes à la date du 14 février est un prêtre romain du IIIe siècle. Il vit sous le règne de Claude II le Gothique, empereur païen qui, pendant son court règne (268-270), est engagé dans de sanglantes campagnes militaires. En 268, sous prétexte de ménager les forces des hommes en âge de combattre, il leur interdit le mariage. Mais les jeunes gens continuent à recevoir en secret la bénédiction du mariage, grâce au prêtre Valentin. Ce dernier est bientôt démasqué et emprisonné. Alors qu'il est en captivité, Valentin fait la connaissance d'Augustine, la fille de son geôlier. La légende raconte qu'il redonne la vue à la jeune femme aveugle. Dès lors, elle prend soin de lui : reconnaissant, il lui envoie un message avant d'être exécuté, signé "Ton Valentin ". C'est de là que serait partie la coutume de s'envoyer des messages à l'occasion de la Saint-Valentin. Mort martyr, décapité à Rome vers 270, il est enterré sur la voie Flaminienne, où lui est par la suite rendu un culte. Considéré comme le saint patron des amoureux depuis le XVe siècle, ce personnage est souvent confondu avec l'évêque de Terni, qui connut le même sort.
Le deuxième Valentin concerne un personnage qui vécut à la même époque que le premier, avec qui il est souvent confondu. Consacré évêque de Terni, en Ombrie, en 203, le second Valentin est présenté comme un grand thaumaturge, un faiseur de miracles. Réputé pour ses dons de guérison, il est appelé à Rome par le philosophe païen Craton, dont le fils est atteint d'une maladie incurable. Valentin le guérit et obtient, en échange, la conversion de toute la famille au christianisme. La nouvelle de cette guérison miraculeuse entraîne de nombreuses autres conversions. Placide, le préfet de Rome, fait alors mettre à mort Valentin pour avoir mis ses pouvoirs au service des chrétiens et troublé le culte impérial. Ce dernier est décapité à Rome, vers 273. Il semblerait qu'une confusion entre différentes légendes du Moyen-Âge l'aurait fait devenir patron des amoureux.
Quant au troisième Valentin, celui de Rhétie, son association avec la fête des amoureux résulte d'une confusion avec ses homonymes. Evêque missionnaire qui vécut en Rhétie, dans les Alpes centrales, il est célébré en Allemagne tous les 14 février. D'abord moine dans un monastère, il fait bâtir une église à Maïs où il vit toute sa vie. Protecteur des épileptiques, il est généralement représenté avec un enfant épileptique étendu à ses pieds. Le lien avec la fête des amoureux provient, cette fois encore, d'une confusion qui remonte certainement au Moyen-Age.
La Saint Valentin comme fête des amoureux
L'identification de la Saint-Valentin à la fête des amoureux est plus tardive et remonte du Moyen-Age. A cette époque, la tradition veut que les jeunes gens s'adonnent à une forme de « loterie de l'amour », pratique héritée des tirages au sort des Lupercales. Au Moyen-Age, tous les 14 février, les jeunes gens tiraient au sort le nom de leur compagne et l'accrochaient à leur manche pendant la durée des fêtes (une semaine). Par la suite, le "Valentin" est devenu le cavalier qu'une jeune fille choisissait pour l'accompagner le premier dimanche de Carême, lors de la fête des "Brandons". Cette fête consistait en une procession, pendant laquelle la foule parcourait la campagne et chassait, grâce à ses brandons (sorte de torche, faite de brins de pailles entortillés), les mulots, les taupes et les mauvaises herbes des champs et garantissaient de bonnes récoltes pour l'année suivante.
Valentine
La "Valentine" désignait, à l'origine, le message d'amour ou d'amitié que l'on s'adressait mutuellement à l'occasion de la Saint-Valentin, jour où, croyait-on, les oiseaux migraient. C'est en Angleterre, au XIVe siècle, que cette coutume est apparue. Elle est ainsi mentionnée par Geoffrey Chaucer dans ses écrits. En France, cette pratique a été ramenée au XVe siècle, par Charles d'Orléans. Ce dernier, à la suite de la défaite d'Azincourt, en 1415, avait été gardé prisonnier 25 ans en Angleterre. A son retour, il institue officiellement cette pratique à la Cour de France : il sera désormais d'usage, le jour de la Saint-Valentin, d'envoyer à sa bien-aimée un tendre message amoureux. Ce n'est qu'à la fin du XVe siècle (1496) que la Saint-Valentin est officiellement instituée fête des amoureux. Au XVIIIe siècle apparaissent les premières cartes décorées de cœurs et de cupidons. Un siècle plus tard, ce sont les Valentines imprimées de poèmes qui se répandent dans toute l'Europe. Et aujourd’hui la célébration de cette fête s'est répandue à travers les autres continents.