Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, poursuit sa mission de bons offices dans les pays en conflit. Après Bujumbura et Kinshasa, le patron de l’ONU s'est rendu dans la capitale sud-soudanaise pour évaluer le processus de paix et la question des réfugiés.
Selon le communiqué du ministère sud-soudanais des Affaires étrangères, Ban Ki-moon arrive mardi à Juba pour une visite destinée à rencontrer les responsables gouvernementaux et à examiner la question de la paix dans le pays. Le secrétaire général de l’ONU examinera avec les autorités de Juba, explique le même communiqué, la situation politique et sécuritaire et les efforts jusque-là déployés par les dirigeants est-africains pour la résolution du conflit dans le jeune Etat sud-soudanais. Ban Ki-moon rendra également hommage aux Casques bleus de l’ONU sur la base de Juba, précise la même source.
La jeune nation africaine vit des affrontements meurtriers entre les forces gouvernementales fidèles au président Salva Kiir et des hommes du vice-président nouvellement réhabilité, Riek Machar. Plusieurs rounds de négociations sous l’égide de la communauté internationale, n’ont pas mis un terme à la guerre civile. Finalement, le 23 janvier dernier, sous la pression internationale les deux belligérants ont signé un accord qui prévoit de mettre fin aux affrontements entre eux et de libérer des prisonniers parmi les dirigeants de l’opposition. L’accord de paix a aussi facilité la réhabilitation des partisans du camp du chef rebelle, Riek Machar, et la démilitarisation de la capitale Juba.
La réinstallation de Machar, qui a déjà occupé le poste de vice-président entre 2005 et 2013, a été confirmée par un décret présidentiel du 11 février 2016. Le vice-président sud-soudanais, ayant salué la décision de son adversaire, a indiqué qu’il retournerait dans la capitale Juba, où il n’a pas mis les pieds depuis deux ans, dans quelques semaines si des garanties sécuritaires lui étaient offertes par les autorités.
Le Soudan du Sud, qui a proclamé son indépendance en juillet 2011 après 30 ans de conflit avec Khartoum, a replongé dans une guerre civile en juillet 2013 suite au limogeage de Riek Machar par M. Kiir sur fond de rivalités politico-ethniques. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et quelque 2,2 millions de déplacés. Plusieurs ONG humanitaires continuent de tirer sur la sonnette d’alarme. L’arrivée du numéro un de l’ONU dans le pays pourrait rassurer les milliers des déplacés, dont une bonne partie exposée au risque de famine. Selon l’ONU, les agences humanitaires ont besoin de 166 millions de dollars pour supporter les coûts d’urgence à la population du Soudan du Sud jusqu’en mars prochain.