Terrorisme : l’ONG britannique, Conflict Armament Research, a enquêté sur la chaîne d’approvisionnement de bombes de Daesh

Samedi, Mars 26, 2016 - 13:30

Une enquête de l’ONG britannique Conflict Armament Research (CAR), menée pendant 20 mois, retient l’implication de 20 pays dans la chaîne d’approvisionnement des bombes de Daesh.

Une cinquantaine de sociétés de 20 pays, dont la Turquie, les Etats-Unis et les Pays-Bas ont, soit produit, soit vendu, soit fait transiter des composants (détonateurs, câbles et fils) utilisés par Daesh pour produire des engins explosifs, d’après l’ONG CAR. Les bombes artisanales fabriquées et déployées par Daesh sont à une échelle « quasi-industrielle ».

Ainsi, « des bombes artisanales  fabriquées à l’aide de composants bon marché et facilement accessibles sont devenues la signature de l’Etat islamique », d’après le rapport de 107 pages. On apprend aussi que plusieurs éléments entrant dans la fabrication de bombes artisanales tels que la poudre d’aluminium et l’urée, ne sont soumis à aucun contrôle. Par conséquent, leur livraison dans  la région n’est pas réglementée et reste faiblement surveillée.

Quant aux autres composants tels que des détonateurs et cordons détonateurs, ils sont soumis au contrôle des autorités, mais sont également utilisés pour des activités commerciales, notamment dans l’industrie  et l’extraction minière et pétrolière, souligne l’étude.

Soulignant que les réseaux d’acquisition de l’EI s’appuient sur des importations légales dans les pays voisins. La proximité  serait « une raison importante pour que les biens vendus par les sociétés irakiennes et turques apparaissent dans les chaînes d’approvisionnement des composants que les forces de Daesh utilisent pour fabriquer leurs bommes artisanales », d’après l’étude.

La Turquie étant «  le centre de transit le plus important pour les composants utilisés dans la fabrication de bombes artisanales ». L’ONG s’appuie sur ses découvertes sur les champs de bataille autour des villes irakiennes de Moussouf, Rabia, Kirkouk, Tikrit et la ville syrienne de Kobani.

Le rapport relève d’autres entreprises impliquées dans la vente de composants, au Brésil, en Roumanie, au Japon, en Chine, en Autriche, en République Tchèque.

Noël Ndong
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