France/Afrique : à cause de son arrogance, la France perd l’Afrique

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Mercredi, Mars 30, 2016 - 09:30

L’ancien patron de La Lettre du Continent, Antoine Glaser, vient de commettre un livre aux éditions Fayard sous le titre « Arrogant comme un Français en Afrique ». Cet ouvrage livre une description géopolitique, géoéconomique et géoculturelle de la France en Afrique.

L’auteur décrit, sur 192 pages, comment « la France se réveille en Afrique avec une gueule de bois ». Alors qu’elle pensait que tout y était encore sous son contrôle et que « sa science africaine était infaillible ». Aujourd’hui, « les destinées politiques, religieuses, sociales et économiques » du continent lui ont complètement échappé.

Pourquoi ?

Pour l’auteur, les dirigeants Français ne se sont jamais « véritablement intéressés à la complexité de l’Afrique ». Ceux qui s’y sont installés, coopérants ou militaires, ont plus souvent cherché « à former les Africains à leur image qu’à comprendre leurs spécificités et leurs désirs », continuant à ne regarder  l’Afrique qu’à travers leur propre miroir.

La situation aujourd’hui 

La France paie cher cette arrogance. Les anciennes générations africaines lui reprochent son ingratitude, « tandis que les jeunes diplômés refoulés des consulats préfèrent poursuivre leurs études ailleurs ». Antoine Glaser explique aussi comment les grands groupes français perdent des contrats  au profit de la Chine, de l’Inde, de la Turquie, du Japon… alors qu’elle pensait [France] avoir marqué l’Afrique de son empreinte civilisatrice.

La chute des parts de marché en Afrique

Les parts de marché des entreprises françaises en Afrique sont passées, en une décennie seulement de 16% en 2000 à moins de 10% en 2010, tandis que celles de la Chine passaient de 4% à 16% sur la même période. L’un des derniers comptoirs français en Afrique, la compagnie française de l’Afrique occidentale (Cfao) a été reprise en 2012 par le groupe japonais Toyota.

Seuls survivent encore en Afrique noire, des « pater familias à l'africaine »: Vincent Bolloré, Martin Bouygues ou Pierre Castel.  La raison serait liée, selon l’auteur, à leur connaissance des décideurs  les plus influents en Afrique et les cercles du pouvoir en France. 

D’autres concurrences… 

Celle des églises de réveil, l’expansion de l’islamisme radical face aux congrégations catholiques françaises. Dans l’ensemble, c’est une certaine « méconnaissance de l’Afrique et des Africains », qui aura conduit le pays du général De Gaulle à « des analyses anachroniques et à sous-estimer la richesse de ce continent ». En mots clairs et simples: le mépris, le manque d’adaptabilité et d’humilité du coq français, grand donneur de leçons, l’arrogance de ses dirigeants en portent les responsabilités majeures. Il invite la France à « cesser de donner des leçons et à apprendre l’Afrique ».

Il souligne aussi le manque de vision de la politique française en Afrique, concluant que la France aura presque « tout raté en Afrique ». Un déclin lié, selon lui, au comportement des décideurs français.

François Hollande tente de corriger les erreurs

Antoine Glaser décortique aussi les politiques africaines des différents présidents français, voyant François Hollande comme un « marsouin d’honneur », exerçant la plénitude de son pouvoir plutôt sur le continent noir. L’auteur s’appuie sur les opérations Serval, Barkhane du président français, pour tenter « de corriger en partie les erreurs d’appréciation de son prédécesseur, grand initiateur de l’opérateur Libye ».

 

Noël Ndong
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