En plus de l'ambassade à Tripoli, Tunis a annoncé le maintien de son consulat à Benghazi, à l’est de la Libye. Cette décision vise à renforcer les relations avec le gouvernement d'unité nationale nouvellement installé dans la capitale libyenne, a indiqué le ministère tunisien des Affaires étrangères.
« La décision intervient dans le cadre du désir de rester en contact avec la communauté et les services tunisiens installés en Libye et pour leur offrir de meilleures conditions de vie tout en contribuant au développement des relations de coopération entre les deux pays dans tous les domaines », a confié lundi le ministère tunisien des Affaires étrangères, dans un communiqué. Cet engagement diplomatique s’est accéléré, selon Tunis, à la suite de l’arrivée du Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale libyen dans la capitale libyenne.
Les autorités tunisiennes se sont montrées longtemps disposées à accompagner les Libyens dans leur marche vers la paix. Plusieurs rounds de négociations parrainés par l’ONU se sont tenus à Tunis, pour finalement aboutir à la formation d’un gouvernement d’unité nationale. Tunis a même exhorté récemment les parties libyennes à se ranger derrière le chef de gouvernement d'union qui a rejoint par la mer le 30 mars Tripoli. Depuis, le nouveau chef de gouvernement d’union a réussi à rallier de nombreux soutiens, dont ceux de milices et des villes de l’ouest et du sud libyen.
La Tunisie avait fermé son ambassade à Tripoli en 2014, année de la prise de contrôle de la capitale par des milices dont certaines islamistes. Elle avait un temps rouvert son consulat en 2015, avant de revenir sur cette décision, en raison de l'enlèvement de dix de ses fonctionnaires. Les autorités tunisiennes, qui ont régulièrement exprimé leur inquiétude sur la situation en Libye voisine. La Tunisie ayant des milliers de ressortissants dans les rangs de groupes tels que l'Etat islamique (en Irak, en Syrie ainsi qu'en Libye), a été frappée par plusieurs attentats majeurs ces deux dernières années. Elle a fermé provisoirement à deux reprises ses postes frontières avec la Libye, fin 2015-début 2016, et construit un « système d'obstacles » sur près de la moitié des 500 km de frontière commune.