Arrivé à Paris, le 4 avril pour une visite officielle de trois jours, accompagné d’une importante délégation, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a été reçu par son homologue français François Hollande.Au cours de leur tête-à-tête, les deux chefs d’Etat ont plaidé pour le renforcement de leur coopération multisectorielle, économique, sécuritaire.
L’un des enjeux de cette visite est la lutte contre le terrorisme. Le Burkina Faso a connu un attentat en janvier, qui a fait 30 morts. Pour sécuriser son espace territorial, le Burkina Faso compte acheter des avions de reconnaissance avec l’appui de la France.
Au Burkina Faso, on pense que la présence des militaires français attire les jihadistes. Ce pays est divisé quant à la présence annoncée unilatéralement par le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, d’une équipe du GIGN pour traquer les groupes terroristes.
Pour François Hollande, Roch Marc Christian Kaboré est le symbole de la démocratie. Il a affirmé la disponibilité de la France à accompagner le Burkina Faso dans ses défis, notamment sécuritaire, économique et démocratique. Il a aussi rendu hommage au président de la Transition Michel Kafando. Il a appelé à une « coopération exemplaire » avec le G5 Sahel dans la lutte contre le terrorisme, d’échange d’informations et de coordination du renseignement. La force Barkhane restant « à la disposition des pays qui en font la demande, dans la prévention et l’intervention si c’est nécessaire », a souligné François Hollande.
Pour le président Burkinabè, l’avenir est dans le renforcement de la coopération avec la France. Il a souligné la permanence de la question du terrorisme, qui a besoin d’une action désormais internationale.
À la faveur du retour de l’ordre constitutionnel, Roch Marc Christian Laboré a besoin d’investissements pour relancer l’économie. Il se rendra au Medef pour évoquer des opportunités d’affaires avec le patronat français. François Hollande s’est dit prêt à « engager des actions [dans ce sens] de la part de l’Europe et de la communauté internationale », au-delà de l’appui de l’Agence française de développement (AFD) – qui vient d’accorder un prêt de 30 millions d’euros au Burkina Faso pour le projet Ziga en matière d’approvisionnement d’eau potable.
Plusieurs autres rencontres ont été annoncées notamment avec le Premier ministre Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, le préfet Laurent Prévost, directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises. Roch Marc Christian Kaboré se rendra aussi à l’Unesco pour échanger avec la directrice générale, Irina Bokova.