OIF : Penda Mbow appelle à « une francophonie post attentat » pour lutter contre le terrorisme

Mercredi, Avril 20, 2016 - 18:15

La ministre conseillère à la présidence de la République du Sénégal en charge de la Francophonie a appelé l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), à trouver des solutions idoines dans la lutte contre le terrorisme, lors d’une conférence sur « la problématique de la migration irrégulière et la paix en Afrique francophone » centrée sur le thème « radicalisme et dialogue ».

Penda Mbow a invité la Francophonie à être « plus audacieuse en se substituant à ces institutions culturelles créées, l’Unesco a joué un rôle essentiel pendant la Guerre froide aujourd’hui elle ne joue plus ce rôle, il faut l’admettre ». Elle a rappelé que ces deux dernières années, l’espace francophone est le plus touché par le terrorisme (France, Belgique, Mali, Liban, Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Niger, Côte d’Ivoire…). Tous ces pays confrontés à ce fléau parlent français.

Elle a indexé les Nations unies et denoncé leur incapacité à apporter des réponses  dans cet espace partagé face au terrorisme et a invité l’OIF à se saisir de la question pour arriver à la réforme des institutions.  « L’ONU est devenue une institution qui n’est pas capable d’apporter les réponses qu’il faut et c’est là que l’OIF pourra jouer un rôle essentiel dans l’élaboration des idées mais aussi dans le fait d’appeler à une nouvelle réflexion […] qui essaie d’apporter des solutions à cette crise civilisationnelle profonde que nous vivons », a- t-elle indiqué.

La ministre conseillère à la présidence de la République du Sénégal en charge de la Francophonie préconise que l’OIF s’appuie sur cette réflexion pour faire des « propositions de redynamisation des institutions internationales » et a insisté sur l’urgence d’utiliser l’espace francophone, compte tenu de son évolution, passant de la francophonie culturelle à la francophonie politique. Elle a appelé à passer à « une francophonie post attentat », qui met l’accent sur la lutte contre le terrorisme, ajoutant qu' « il faut vaincre le mal et faire  de notre espace francophone un havre de paix. L’épineuse question de la crise migratoire peut être résolue, même si elle se radicalise et la menace terroriste aussi ».

De même, le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, a  indiqué que les attentats de Paris et de Bruxelles ont bouleversé la manière de voir les choses. « La négation des dignités humaines nous préoccupe aujourd’hui. Les crises de la matérialité sont sources de tout débordement. Ce qui cause la perte des valeurs et la crise identitaire », a-t-il  affirmé.   Puis il a lancé un appel aux autorités africaines à former des étudiants capables de critiquer « pour apporter des réponses positives à l’humanité. Nous devons être intransigeants sur nos valeurs afin de faire régner le dialogue. L’université est interpellée dans la formation intellectuelle des étudiants », a-t-il souligné.

La vision portée par les grandes institutions internationales « était une vision obsolète face aux défis qui nous interpellent, et l’ONU elle-même n’a pas été en mesure de se réformer », a-t-elle expliqué, avant de rappeler les valeurs enracinées de l’OIF, « celles de la démocratie, mais aussi l’enracinement d’une classe intellectuelle précoloniale », et l’Islam soufi  est selon elle, « une alternative par rapport au radicalisme et ce besoin de dialogue ». 

Noël Ndong
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