Insipide au match aller, le Cameroun s’est réveillé au moment opportun pour se qualifier pour la septième – record africain – Coupe du monde de son histoire. Pour ce faire, les Lions Indomptables ont dominé, dans tous les sens du terme, de pâles Aigles de Carthage (4-1)
Rapidement mis dans le bain par le but précoce de Webo, le public du stade Ahmadou-Ahidjo aura joué à plein son rôle de douzième homme. Un atout de plus pour des Lions indomptables supérieurs en tous points à de décevants Tunisiens. Après une semaine marquée par la surréaliste conférence de presse de Samuel Eto’o, les Lions indomptables se savaient attendus au tournant par un public lassé par les luttes intestines et les mauvais résultats qui en découlent depuis près d’une décennie.
Malheureux au match aller, Webo met le Cameroun sur la voie royale
Mais les Tunisiens ont été généreux et une mésentente de la défense des Aigles profite à Achille Webo à la 3e minute : auteur d’un énorme raté au match aller, l’attaquant de Fenerbahçe ne rate pas la cible et son tir croisé du gauche achève sa course, avec l’aide du poteau, au fond des filets.
Des Aigles attentistes, un Moukandjo spectaculaire
Conscients qu’un match nul leur serait favorable, les Aigles de Carthage conservent leur stratégie : laisser la possession au milieu camerounais, où le trio Eto’o-Song-Makoun fait des étincelles. Un attentisme que les Tunisiens payent comptant à la 30e : le Nancéien Benjamin Moukandjo récupère le ballon plein axe, à trente-cinq mètres des buts, perfore la défense et crucifie Ben Cherifa.
Le coaching payant mais vain de Krol, le but d’Akaichi
Galvanisés mais lucides, les Lions indomptables gèrent ainsi leur avance jusqu’à la pause, avec pour seule (petite) frayeur une action mal négociée par Ben Youssef à la 40e. À la pause, le Néerlandais Ruud Krol effectue deux changements, rapidement payants, puisque Akaichi réduit le score dès le retour des vestiaires : sur une balle en profondeur, il prend de vitesse Chedjou et bat Itandje d’une demi-volée précise (2-1, 49e).
Un tueur des surfaces nommé Jean II Makoun
Quelques mois auparavant, les Lions indomptables auraient peut-être bafouillé face à cette situation, d’un coup moins favorable. Mais Jean II Makou, l’homme du match, n’a pas laissé le temps à son équipe de gamberger : sur un corner, le petit (1,73 m) milieu de terrain saute plus haut que tout le monde et redonne un avantage conséquent au Cameroun (3-1, 65e). La fin du match sera camerounaise et Makoun enfoncera le clou à la 85e, en reprenant un tir initial de Choupo-Moting, repoussé par le poteau (4-1).
Un septième Mondial pour le Cameroun, le quatrième de Samuel Eto’o
Solidaires et enfin collectifs, à l’image d’un Samuel Eto’o au four et au moulin dans l’entre jeu, les Camerounais s’offrent ainsi une qualification méritée. La réservé posée après match par les Tunisiens concernant l’éligibilité de Choupo-Moting et Matip n’y changera rien. Les Cameroun participera à sa septième Coupe du monde et Samuel Eto’o à sa quatrième, égalant ainsi le record de Rigobert Song. Espérons donc que cela ne réveille pas la guerre des ego, mise en sommeil en cette belle journée de football.
Cameroun-Tunisie : 4-1 (2-0)
Buts : Webo (3e), Moukandjo (30e), Makoun (66e et 86e) pour le Cameroun, Akaichi (49e) pour la Tunisie
Avertissements : Moukandjo (31e) pour le Cameroun
Cameroun : Itandje- Mbia (Nounkeu, 70e), Nkoulou, Chedjou, Assou-Ekotto-Makoun-Song-Enoh-Moukandjo (Nguemo, 83e), Webo (Coupo-Moting, 63e), Eto’o (cap)
Tunisie : Ben Cherifa-Derbali, Mikari, Haggui, S. Ben Youssef-Ragued, Ben Yahia (Allagui, 73e), Chikhaoui (cap, Camus, 46e)-F. Ben Youssef, Chermiti (Akaichi, 46e), Khalifa