Philippe Zeller a été agréé comme nouvel ambassadeur de France au Vatican. Le pape François a accepté ses lettres de créances jeudi dernier.
La brouille entre la France et le Saint-Siège aura duré plus d’un an, pendant lequel le poste d’ambassadeur au Vatican a été assuré par un intérimaire. Jeudi dernier enfin, M. Philippe Zeller a été reçu par le pape François qui a accepté ses lettres de créances. Les deux parties peuvent pousser un ouf de soulagement dans une situation où personne ne voulait perdre la face : Paris soutenait son choix de M. Laurent Stefanini comme ambassadeur, et le Vatican disait sans dire que ce choix contrevenait un tout petit peu aux attentes reconnues, même si non écrites, du Saint-Siège en matière de mœurs sexuelles.
Dans la presse circulait en effet la rumeur que le Saint-Siège refusait d’accepter la nomination de M. Stefanini à un poste aussi stratégique pour les relations séculaires entre l’Eglise catholique et la France, « la fille aînée de l’Eglise », pour reprendre une expression remise au goût du jour par le défunt pape Jean-Paul II. La presse avait laissé entendre que le Vatican avait été irrité que Paris lui envoie un homme, catholique certes, mais aussi homosexuel. Les deux parties campaient sur leur position depuis … janvier 2015 !
Le CV de M. Zeller semble donc convenir, comme il est d’usage dans les accréditations d’ambassadeurs, aussi bien au Vatican qu’à la France, bien évidemment. Agé de 63 ans, M. Zeller a été en poste au Canada. Il est catholique, marié, père et grand-père. C’est donc un diplomate de carrière qui vient réchauffer des relations bilatérales secouées par de menues crises, telle l’adoption en France, en 2013, d’une loi qui autorise les unions entre personnes de même sexe. Paris, très sourcilleuse sur sa laïcité, a soutenu que le choix de ses diplomates relevait avant tout de sa seule appréciation, morale ou professionnelle.