Le président français François Hollande a reçu en tête-à-tête son homologue sud-africain Jacob Zuma, en visite d’Etat de deux jours à Paris. Des archives sonores du procès de Nelson Mandela ont été remises à Jacob Zuma. Les deux chefs d’Etat ont signé six accords de coopération bilatérale. La délégation qui accompagne le président sud-africain compte 8 ministres et une centaine de chefs d’entreprises.
François Hollande a rappelé que la France et l'Afrique du Sud ont des intérêts communs et partagent des valeurs, comme la défense de la paix et de la sécurité, des droits de l'Homme, de la démocratie, de l'Etat de droit et du développement durable. Il a aussi rappelé que la richesse des relations entre les deux Etats couvrent des domaines variés, notamment l’éducation et la formation, l’environnement, la santé, les transports, l’énergie, la recherche et la science, l’art et la culture. Cette rencontre a lieu la veille de la visite commémorative de Jacob Zuma et François Hollande dans le Somme, du Mémorial du centenaire du Delville Wood où plus de 3000 soldats sud-africains combattirent les soldats allemands aux côtés de leurs homologues français lors de la première guerre mondiale. François Hollande a retracé l’histoire de Nelson Mandela, avant de remettre à Jacob Zuma les archives sonores de 230 heures « préservant ainsi ces documents historiques à l'intention des générations à venir » du procès de 1964 où Nelson Mandela prononça la phrase restée célèbre suivante : « la démocratie est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir ». Il a salué son combat pour la liberté, qui permettra « définitivement de mettre hors jeu cette affreuse méthode qu’était l’apartheid ». A l’issue du procès, Madiba fut condamné à perpétuité. Le président français a fait état d’une ambition commune entre l’Afrique du Sud et la France, celle de « défendre partout la démocratie, le pluralisme ». Expliquant : « sans doute est-ce dû à notre histoire et aux liens qui se sont créés pendant toute la période où les Sud-Africains voulaient en terminer avec l’apartheid et où les mouvements progressistes en Europe et en France luttaient à côté de Nelson Mandela ». Ajoutant : « Nos deux pays sont éloignés géographiquement, mais très proches politiquement ». Jacob Zuma a remercie Paris « pour la numérisation du procès de Rivonia qui va préserver ce morceau inestimable de l’histoire de l’Afrique du Sud pour les générations à venir ». A l’occasion de leur rencontre, François Hollande et Jacob Zuma ont signé six accords notamment dans l’énergie, la culture, l’éducation et le climat. D’un montant de 60 millions d’euros, une convention chargée de financer le développement des énergies renouvelables et un accord lié à la surveillance de la pêche ont été signés. Avant l’Elysée, Jacob Zuma a rencontré les dirigeants du Medef. Business France qui a signé un accord avec le ministère sud-africain du Travail et de l’industrie, dans l’objectif d’encourager les activités d’entreprises françaises dans le pays de Nelson Mandela. L’Afrique du Sud reste le premier partenaire commercial de la France en Afrique. Leurs chefs d’Etat respectifs sont à l’origine de la commission de haut niveau des Nations unies sur l’emploi en santé et la croissance économique. Ils devraient signer son rapport final pour le remettre en septembre aux Nations unies à New York. Ils ont convenu de soutenir les objectifs de l’Agenda 2063, et de promouvoir la paix et la sécurité en Afrique, sous la houlette de l’Union africaine (UA). François Hollande et Jacob Zuma ont aussi exprimé leur volonté de coopérer pour la protection de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles, à la veille de la 17è réunion sur le commerce international des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d’extinction (CITES) qui se tiendra en septembre.
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