Hôpital de Loandjili : la négligence des hommes en blouse cause le décès d’un nouveau-né

Lundi, Septembre 19, 2016 - 14:00

Cette triste situation se passe les 12,13 et 14 septembre à l’hôpital de base de Loandjili à Pointe-Noire, précisément dans les services de la maternité, Néo-natologie et de pédiatrie. Le père de l’enfant, Ronsard Ntsika Massoukou rencontré par Les Dépêches de Brazzaville relate les faits.

Le tout commence par l’ordonnance médicale de la césarienne prescrite au couple le dimanche 11 septembre par le médecin du jour, alors que celle-ci a été déclarée gratuite par le chef de l'Etat. Comme si cela ne suffisait pas, le couple a ensuite été soumis à un rançonnage sans pareille.  La césarienne réalisée, aucune attention n'est accordée au nouveau-né. Celui-ci finit par décéder et les gesticulations du morguer qui se dit être en réseau avec ses gars afin que le corps soit volé et inhumé dans la clandestinité.

Et quand la matinée du dimanche 11 septembre, Nelly Moutsita épouse de Ntsika Massoukou sent les douleurs d’accouchement, elle est vite transportée à l’hôpital de base de Loandjili par son époux. Arrivé à l’hôpital, le couple est reçu par le corps médical du jour et après consultation, le médecin leur fait savoir que l’accouchement pourrait se produire que le jour suivant aux environs de 5 heures. Malheureusement jusqu’à près de 9 heures, rien ne s’était produit. Ainsi donc, le médecin décide de procéder par césarienne en établissant l’ordonnance médicale pour que les produits y relatifs soient achetés. Et c’est ce qui était fait.

Ainsi, madame Moutsika est admise dans le bloc opératoire pour la réalisation de la césarienne qui a duré moins de 30 minutes. L’enfant naît donc en bonne santé selon l’avis du médecin et de tout le corps médical du jour. Le bébé est montré à son père et n’avait aucune trace d’égratignure sur son corps. Et comme la maman devrait subir certains soins, l’enfant a même passé sa première nuit avec sa mère. Mais, la maman va vite constater que l’enfant ne faisait que bouger comme s’il avait mal au ventre. La femme alerte très vite son mari qui se dirige vers le médecin du jour pour lui signaler cela. Ainsi l’enfant a été envoyé au Laboratoire pour le prélèvement afin que certains examens soient réalisés. C’est là où commence l’épisode des tracasseries avec dans un premier temps le refus catégorique de l’infirmière du Labo de prélever l’enfant, car elle se disait avoir faim et ne pouvait pas travailler. Une autre l’accepte avec peine, mais exige au père de l’enfant de lui acheter la bière, étant dans l’obligation celui-ci lui donne 2000 f CFA. Et à l’issue de la consultation, le pédiatre donne quelques indications, entre autres, reflexe, archaïque ; poids, 2,685 kg ; âge, 1jour ; et ailleurs, RAS.

Et le médecin prescrit une ordonnance pour le lavement gastrique et le biberon pour l’alimentation de l’enfant. Malheureusement, les produits du biberon achetés, les infirmières du bloc refusent catégoriquement de préparer le biberon à l’enfant.  Et après l’enfant devrait être conduit au Néo-Nat pour qu’il soit admis avec les produits du lavement gastrique. Là-bas, c’est le rançonnage. L’infirmière exige au père de l’enfant la somme de 10.000 f CFA pour soi-disant compléter l’ordonnance du médecin. Et après elle demande encore 11.500 f CFA, selon elle pour que l’enfant puisse avoir son traitement jusqu’à demain matin.

Et le lendemain matin, un autre docteur du jour s’approche du jour et met en cause l’avis du médecin-accoucheur en disant que l’enfant était mal né. Et le père de l’enfant marque son étonnement. Quelques heures après, c’est une infirmière du haut du Néo-Nat qui interpelle le père en disant que le bébé a fait l’hémorragie nasale et buccale, et le morguer est déjà appelé. Pris de colère, le père demande de déballer l’enfant, « je vois mon bébé avec une enflure au cou, avec le nez enflé et tout blanc et avec un œil enflé avec du sang sur la face et j’ai crié au scandale, car je suis là à l’hôpital et l’enfant change d’état vous ne m’alerter pas. Et au moment où je vociférai une infirmière déclare, je leur avais dit de dire seulement à son papa », déclare le père de l’enfant.

Le trafic des corps est réel à Pointe-Noire

Pendant que le papa de l’enfant paniqué, désemparé et cherche à joindre les autorités de l’hôpital, celles de la gendarmerie pour un constat, le morguer se rapproche de lui pour lui proposer ses macabres services en ces termes : « Quand un cas comme celui-là arrive, on peut avoir trois solutions pour l’inhumation puisqu’il s’agi d’un bébé. Je peux aller voler le corps et le déposer à la morgue à l’insu des autorités de l’hôpital et vous me donnez quelque chose, ou encore si vous avez votre terrain à vous, je vole le corps je l’amène dans la clandestinité et vous me remettez quelque chose, ou encore, vous pouvez me donner la somme de 35.000 f CFA, car je suis en réseau avec mes gars pour que le corps soit inhumé dans la clandestinité ». Pris de colère, Ntsika Massoukou l’arrête net, car « mon corps suivra la voie officielle pour son inhumation », a-t-il dit.

L’affaire se trouve au niveau de la gendarmerie qui a bel et bien fait le constat et qui à son tour saisit déjà les autorités judiciaires départementales. Et le père de la victime se dit déterminé à écrire au ministère de la santé et à celui de la justice afin que ces pareilles anti-valeurs cessent.

 

la Rédaction de Pointe-Noire
Légendes et crédits photo : 
Photo Adiac: le père de la victime avec en mains sa photo
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