Le gouvernement de Paolo Gentiloni a également obtenu la confiance du Sénat. Début d’un travail qui s’annonce pourtant difficile.
Il ne restait au gouvernement de Paolo Gentiloni que le dernier verrou institutionnel à franchir pour être pleinement habilité. Mardi, il avait obtenu la confiance à la Chambre des députés, l’Assemblée nationale, et ce mercredi le Sénat a, lui aussi, donné une majorité à la nouvelle équipe. C’était ici que les choses risquaient de mal se passer parce que la gauche n’est pas, contrairement à l’Assemblée, dominante au Sénat. Qui plus est, des défections d’alliés insatisfaits de ne pas figurer dans la nouvelle équipe gouvernementale faisaient planer une menace de mise en minorité.
Plus de peur que de mal : par 169 voix pour et 99 contre, les sénateurs ont donné sa chance au premier ministre ayant pris, pratiquement au pied levé, la suite de M. Matteo Renzi. Celui-ci a démissionné il y a dix jours pour avoir été désavoué par le référendum constitutionnel rejeté le 4 décembre dernier. Tout est donc en conformité pour le travail du gouvernement italien, mais son travail ne s’annonce pas des plus aisés. D’ailleurs Paolo Gentiloni a reconnu avec une franchise désarmante que son gouvernement n’irait sans doute pas jusqu’à la fin du mandat de la gauche, en 2018.
« Mon gouvernement tiendra aussi longtemps qu’il jouira de la confiance du Parlement », a-t-il dit. Or celui-ci bruit aujourd’hui de la mauvaise humeur des élus, au sein de la majorité comme dans l’opposition. Et tout comme à la Chambre des députés, le vote au Sénat a été boycotté par une partie de l'opposition jugeant la majorité actuelle illégitime, parce que ne voulant pas convoquer de nouvelles élections tout de suite.
Le premier ministre sortant, Matteo Renzi, toujours secrétaire général du Parti démocrate (PD), premier parti au sein de la coalition actuelle, s'est clairement prononcé en faveur de cette solution lui aussi. Le gouvernement Gentiloni dispose dans les deux chambres de la même majorité de centre gauche que son prédécesseur. Mais même si une partie de la classe politique, essentiellement au sein de la majorité, est favorable à cette hypothèse, celle-ci semble peu probable tant la pression monte de toutes parts en faveur d'élections anticipées.