Rome entend aider la Libye à prendre la pleine possession de sa souveraineté par la surveillance de ses eaux maritimes.
Il y a aussi à la clé la question de l’endiguement des flux migratoires : depuis l’assassinat du colonel Kadhafi en 2011, la Libye peine à imposer son autorité sur tout le territoire. Un des effets les plus visibles de cette situation de déliquescence est le flux de migrants qui traversent son territoire, gagnent la Méditerranée et tentent leur entrée en Europe par l’Italie. Rien que la semaine dernière, quelque 700 téméraires ont été interceptés aux abords des côtes libyennes.
L’Italie a donc intérêt à aider la Libye à reprendre les pleins moyens de sa souveraineté et à se remettre debout. Les premiers 89 officiers de marine libyens formés en Italie sortiront lundi prochain, 12 février. Ils ont été entraînés et formés à bord d’un bâtiment des gardes-côtes italiens dans le cadre de l’opération « FunavForMed devenue « Opération Sophie », du nom d’une fillette née par un navire allemand après le sauvetage de la mère qui se noyait en Méditerranée.
Cette première promotion comprend des officiers et des sous-officiers de marine, formés à la lutte contre le trafic des êtres humains. La formation a duré trois mois et demi. Elle se prolongera lorsque les officiers formés formeront d’autres marins à leur tour à bord de navettes livrées (ou en voie de livraison) à la Libye par des pays européens au premier rang desquels on compte, bien entendu l’Italie. Le « San Giorgio », bâtiment de la marine militaire italienne a été mise à disposition comme navire-école.
D’autres bâtiments de guerre européens se joindront à cette formation, appelée à avoir deux autres volets mais visant toujours la lutte – sans armes – contre les passeurs de migrants. Il est précisé que le 2è volet concernera la formation à terre dans des centres de formation européens (en Crête pour ce qui est de l’Italie). La troisième partie de cette formation se fera à bord de patrouilleurs mis à disposition par des pays européens. Cette coopération s’appuie sur le consentement du gouvernement libyen d’unité nationale reconnu par la communauté internationale.