29 cas de rougeole non encore confirmés, 6 cas de Monkey-Pox dont un décès, tel est le bilan provisoire de ces deux épidémies qui sévissent actuellement dans les districts de Bétou et Enyelle, dans le département de la Likouala, auxquelles s’ajoute la maladie de Pian
Selon le responsable de la circonscription socio-sanitaire Enyelle-Bétou, Simplice Ténor Dzibo, les premiers cas de Monkey-Pox ont été signalés depuis janvier à Moualé dans le district d’Enyelle à environ 300 km de Bétou. Il s’agissait d’un homme de 40 ans qui a trouvé la mort par la suite et de sa fille de 9 ans. Actuellement, six cas ont été enregistrés dont trois à Moualé et trois autres à Bétou. Ainsi, pour la confirmation de la maladie, trois prélèvements ont été faits dont deux à Moualé et un à Bétou.
En effet, selon les résultats acheminés le 15 février par la représentation nationale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) il y a deux cas positifs de Monkey-Pox sur l’échantillon. « Les trois de Bétou sont déclarés guéris, ils ne sont plus à l’isolement, ils ont rejoint leurs familles respectives. La fille autochtone de 9 ans de l’Ecole ORA, est aussi guérie, nous avons demandé à son directeur de la recevoir car elle ne représentait plus un danger, même chose pour le garçon du CEG. La situation est maîtrisée parce que jusqu’à ce jour, nous n’enregistrons plus de cas », a rassuré l’assistant en anesthésie-réanimateur, chef du Centre de santé intégré (CSI) de Bétou par intérim.
Le Monkey-Pox est une pathologie appelée variole du singe. Elle cause des lésions au niveau du visage, du thorax, des extrémités supérieures et inférieurs, la pomme des mains, les plantes de pieds, les muqueuses génitales. A cela, s’ajoutent la toux, les adénopathies inguinales, cervicales axillaires et sous-maxillaires, suivies des frissons, des maux de gorge, des douleurs musculaires, la fatigue. « Pour ce qui concerne le Monkey-Pox qui est une maladie transmis à travers le singe, nous demandons aux populations de ne pas consommées la viande du signe, de porc-épic, les ras surtout des animaux morts en foret. A cela, s’ajoute le lavage des mains, car jusqu’à présent, il n’y a pas de vaccin pour la prévention », a invité Simplice Ténor Dzibo.
Des cas de rougeole signalés en attendant la confirmation
S’agissant de l’épidémie de la rougeole qui sévit déjà dans la province de l’Equateur voisine (RDC), les responsables sanitaires de la Likouala attendent la confirmation sur les huit prélèvements envoyés à Brazzaville. Mais les signes de la maladie parlent d’eux-mêmes. « Par rapport aux signes cliniques, il y a quand-même la présence de la rougeole. Nous sommes à 29 enfants atteints de rougeole dont six sont déclarés guéris, présentement nous avons quinze qui sont hospitalisés. Les pronostics semblent être aussi être bons pour ces enfants. Depuis le 27 février, nous n’enregistrons plus de cas parce que nous avons reçu le premier cas le 9 février, il s’agissait d’un enfant refugié. Nous sommes en train de surveiller cette évolution », a expliqué le chef du CSI de Bétou.
C’est ainsi qu’il a demandé aux parents de faire vacciner leurs enfants en respectant le calendrier de vaccination afin de les prévenir de cette maladie.
Le Pian fait également des ravages
Caractérisé par, entre autres, des plaies sur des membres inférieurs et supérieurs, la présence du Pian est également confirmée dans le district de Bétou. « Nous confirmons également cette information parce que nous avons effectué une mission la semaine dernière dans un village situé à environ 35 km de Bétou où nous avons vu des cas de Pian. La principale cible est la population autochtone puisque nous avons trouvé des femmes, des enfants, des jeunes malades », a indiqué Simplice Ténor Dzibo.
Il s’agit d’une malade guérissable. Mais le personnel soignant est confronté au problème dû au manque de médicaments pour y faire face. D’où l’appel au gouvernement pour venir en aide à cette population démunie.
Signalons que certains partenaires du Congo comme l’Unicef et le HCR ont commencé à offrir des tentes à l’équipe médicale pour l’isolement des malades dont quelques uns se sont évadés par manque d’assistance.
Du côté des autorités départementales, la situation reste préoccupante. Car d’après une source proche de la préfecture, le tau de couverture vaccination est passé de 85% dans les années antérieurs à environ 60% en 2016, par manque de crédits alloués.