Visite de star de Barak Obama en Italie

Mardi, Mai 9, 2017 - 18:45

L’ancien président américain a visité la Lombardie et pris part à une conférence mondiale sur l’alimentation, avec Matteo Renzi à ses côtés.

Pendant trois jours, l’Italie a de nouveau plongé dans l’obamamania, une admiration pour le premier président américain noir qui a quitté la Maison Blanche en novembre après deux mandats pleins. Par son âge, ses idées plutôt de gauche (ce qui aux Etats-Unis ne doit pas s’entendre sans nuances), par son enthousiasme et son assurance en toute chose, Barak Obama et Matteo Renzi avaient tout pour se comprendre. Et ils se sont compris, connaissant même une identité de destins assez troublante.

L’ancien Premier ministre italien Matteo Renzi quitta, en effet, la primature en décembre, un mois après la fin de la présidence de Barak Obama aux Etats-Unis. Et quittant la tête du gouvernement (l’Italie est une démocratie parlementaire où le Premier ministre dirige, et le président est dévolu à un rôle d’arbitre), Matteo Renzi abandonnait aussi la tête de son parti, le Parti démocratique (PD). Mais il avait été l’une des dernières personnes reçues (à diner) à la Maison Blanche par le couple présidentiel américain sortant.

Mais depuis lors, Matteo Renzi s’est rapproché des allées du pouvoir, ayant remporté brillamment les primaires de son parti fin avril dernier. Aussi bien pendant le référendum constitutionnel auquel il avait imprudemment lié son maintien à la tête du gouvernement que durant les primaires du PD, Matteo Renzi a reçu le soutien public de Barak Obama. Aussi n’est-il pas étonnant que Barak Obama et Matteo Renzi aient de nouveau reformé leur entente politique lundi à Milan. Ils ont eu un face-à-face privé sur lequel la presse a fait moult commentaires, et les partis de droite glosé avec parfois une teinte de mauvaise foi.

Age, volontarisme, enthousiasme et désir de réformer rapprochent également ces deux hommes d’un troisième qui fait la Une des médias en ce moment, Emmanuel Macron, le nouveau président français. Après avoir souvent cité le « Yes we can » de l'ancien président américain Barack Obama qui a dit qu’il n’abandonnait pas totalement la politique, Matteo Renzi a repris à son compte le slogan « En Marche! » d'Emmanuel Macron, élu dimanche. Américains et Italiens soulignent l’identité de vue sur les questions cruciales du moment et Barak Obama assure que cette entente qui vaut engagement a vocation à se poursuivre sur des questions comme l’alimentation, les changements climatiques, la sécurité internationale, l’immigration...

« Les deux dirigeants étaient des partenaires proches et sont devenus de bons amis lorsqu'ils étaient au pouvoir », a souligné l’équipe de Barak Obama à propos de Matteo Renzi avec qui il a diné lundi soir. Mais deux hommes de ce tempérament, ayant bousculé à eux deux pas mal de positions établies, ne pouvaient pas faire semblant de laisser la politique au seuil d’un restaurant. Et d’ailleurs l’auraient-ils voulu que leurs opposants ne leur en auraient certainement pas laissé le loisir. Aux Etats-Unis, le nouveau président Donald Trump s’affaire aujourd’hui à détricoter les programmes laissés par Obama.

En Italie, le parti xénophobe de la Ligue du Nord s’est toujours posé en adversaire féroce de Matteo Renzi accusé de livrer le pays aux musulmans terroristes par son soutien aux thèses de l’intégration des étrangers. « Nous œuvrons maintenant à organiser l’accueil de l’actuel président américain Donald Trump, après Obama qui n’est plus président. Une chose à la fois », a promis le président Ligue du Nord de la région de Lombardie, Roberto Maroni. On ne sait pas si à l’applaudimètre Donald Trump fera beaucoup monter le curseur.

Lucien Mpama
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