À Ouagadougou au Burkina Faso, première étape de sa tournée africaine de trois jours, avant la Côte d'Ivoire et le Ghana, le président français Emmanuel Macron a prononcé un discours dans une ambiance tendue, sur fond de contestation, devant huit cents étudiants. Il a évoqué la lutte contre le terrorisme, la démographie, l'éducation...
Des manifestants ont dressé des barricades et incendié quelques pneus sur le chemin de l'université. Le discours du président français est destiné à fonder un nouveau rapport avec l'Afrique. Il a voulu convaincre les étudiants hostiles à la présence française au Burkina Faso et en Afrique. La France est une ancienne puissance coloniale du pays.
Emmanuel Macron a reconnu que les crimes de la colonisation étaient incontestables. Plongé dans un autre projet commun avec l'Afrique, plus adapté à l'époque actuelle, le président français veut rompre avec la « Françafrique ». L'enjeu, c'est de construire un autre avenir avec le continent africain.
Il a dédouané toute velléité néocolonialiste. '' Je suis d’une génération qui n’a jamais connu l’Afrique coloniale. Je suis d’une génération dont un des plus beaux souvenirs politiques est la victoire de Nelson Mandela sur l’apartheid. C’est ça l’histoire de notre génération'' , a déclaré Emmanuel Macron.
Le président français a été attaqué sur son plan de la démographie. Il a répondu : ''S’il y a trop d’enfants, c’est un phénomène civilisationnel, et je regrette d’avoir eu ce mot . Je retire ce que j’ai dit sur ce plan-là. En revanche, je continue de penser que sept ou huit enfants par femme dans certains pays, ce n’est pas normal. Et peut-être qu’un certain nombre de femmes qui ont autant d’enfants ne le souhaitent pas'', a-t-il précisé.
Attaqué à nouveau, sur la présence des soldats français au Burkina Faso, il a expliqué : ''Les soldats français qui sont là, certains sont morts pour vous sauver'' provoquant une salve d'applaudissements.
Concernant la ''confiscation'' des pouvoirs sans alternance, le président français a déclaré :'' Ceux qui pensent qu’on peut avoir le même pouvoir pendant des décennies, eh bien ça ne va pas ''.
Il a invité la jeunesse africaine à ''rompre avec cette habitude de reprocher toujours à la France ce qui se passe mal ici [en Afrique]''.