UA: création d’un marché unique du transport aérien

Mardi, Janvier 30, 2018 - 10:45

Dans le but d’améliorer la compétitivité entre compagnies aériennes et, à terme, le transport entre pays africains, l’Union africaine(UA) a annoncé le 29 janvier la création d’un marché unique et libéralisé pour le transport aérien, incluant 23 pays du continent.

Une stèle célébrant l’établissement de ce marché unique a été inaugurée, le même jour au siège de l’UA. C’était en présence du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, et du président de l’UA, le chef d’Etat rwandais, Paul Kagame. Une occasion qui a permis au président rwandais d’évoquer l’importance « pour le développement général du continent » de ce marché unique et libéralisé qui, selon lui, contribuera effectivement à améliorer des déplacements entre pays africains, souvent rendus longs et pénibles par le manque de connexions aériennes directes. L’établissement de ce marché unique est un des projets phares du vaste programme de transformation de l’Afrique baptisé « Agenda 2063 ».

La création du marché unique sur le transport aérien vient de matérialiser ce que le chef de l’Etat rwandais avait annoncé le 28 janvier, à savoir que les travaux pour la mise en œuvre prochaine de deux autres grands projets économiques étaient en cours : la création d’une zone de libre-échange africaine, ainsi que la liberté de mouvement pour les citoyens africains sur le continent grâce à un passeport africain.

Les dirigeants africains ont songé à opérationnaliser ce projet parce qu’en 2010, une étude de la Banque mondiale soulignait que « de nombreux pays africains limitent l’accès à leurs marchés des services aériens afin de protéger les parts (de marché, ndlr) des compagnies aériennes possédées par les Etats ». Le document relevait que le transport aérien entre pays africains est principalement régi par des accords bilatéraux - relativement peu nombreux -, une pratique héritée de l’époque à laquelle les compagnies aériennes des pays africains fraîchement indépendants reliaient avant tout l’ancienne puissance coloniale.

Convaincues de cette réalité des faits, les autorités africaines estiment qu’une plus grande compétitivité permettra d’augmenter le nombre de connexions aériennes directes entre pays africains et de faire baisser leurs prix. L’idée est largement défendue par le représentant de l’Afrique du Sud à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), Tshepo Peege.  La création du SAATM implique « qu’à partir d’aujourd’hui, les compagnies aériennes des pays concernés peuvent accéder librement à tous les pays inclus dans ce marché unique et ne dépendent plus d’accords bilatéraux, existant ou pas, pour y accéder », s’est-il réjoui.

Les 23 pays ayant pour l’heure accepté de prendre part à ce marché unique du transport aérien sont : Bénin, Botswana, Burkina Faso, Cap-Vert, République du Congo, Côte d’Ivoire, Egypte, Ethiopie, Gabon, Ghana, Guinée, Kenya, Libéria, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, Rwanda, Sierra Leone, Afrique du Sud, Swaziland, Togo et Zimbabwe. Ces Etats accueillent la plupart des aéroports les plus fréquentés du continent, avec notamment ceux de Johannesburg, Le Cap, Le Caire, Lagos ou Nairobi.

 

Nestor N'Gampoula
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