Actualités centrafricaines

Bangui accueille une conférence régionale sur les armes légères et de petits calibres

Onze pays de la sous-région d’Afrique centrale recherchent les bonnes pratiques à appliquer dans l’espace et sont en quête des pistes d’une éventuelle collaboration entre les pays. Une initiative des Etats membres qui se tient du 4 au 5 avril, en collaboration avec le Pnud, l’Unmas et la Minusca.

Le chiffre fait froid au dos. Environ quarante mille armes légères et de petits calibres circulent à travers le pays et posent un problème réel de stabilité des institutions et de sécurité dans les pays d’Afrique centrale et ceux de la corne de l’Afrique. Cette conférence s’ouvre quelques mois après la publication d’un rapport de l’ONU sur la prolifération des armes dans le pays et qui sont utilisées par les gens qui n’en ont pas la qualité.

Faustin Archange Touadera a expliqué que les armes détenues par des personnes non autorisées servent à piller les ressources minières et naturelles. « Les études menées par les Nations unies en 2017 montrent que les armes détenues par les personnes non autorisées servent à exploiter et sont souvent utilisées pour détruire la faune, exploiter de manière illégale les ressources minières et naturelles »? a-t-il expliqué.

Il propose, en réponse, une commission nationale pour une lutte efficace contre les armes légères et de petits calibres, gage de la sécurité dans la sous-région et dans son pays. La République centrafricaine est signataire de la convention de Kinshasa et du protocole de Nairobi sur les armes légères et de petits calibres.

Les auxiliaires de la police exigent leur intégration dans la Fonction publique

Considérés jusque-là comme un maillon de la police, les éléments engagés en appui depuis 2003 sont mécontents et ont pris d’assaut, le 4 avril dans la matinée, la Primature pour exiger du gouvernement leur recrutement.

Dans leur manifestation, les auxiliaires ont comme slogan « Nous voulons notre intégration ». Le Premier ministre, Mathieu Simplice Sarandji, a tenté des pourparlers sans faire des propositions convaincantes aux manifestants. Cette manifestation intervient quelque semaine seulement après l’entrée en formation des élèves policiers et gendarmes recrutés et formés conjointement par le gouvernement et la Minusca.

Mireille Wagna, auxiliaire de la police, ne décolère pas et demande au gouvernement leur intégration dans la Fonction publique. « Depuis quinze ans, nous avons travaillé comme auxiliaires sans salaire et jusqu’alors nous ne sommes pas intégrés. Nous nous sommes décidés de venir aujourd’hui ici pour demander notre intégration dans la Fonction publique » a-t-elle déclaré.

La réponse du Premier ministre n’a pas rencontré l’agrément des grévistes et est loin de convaincre. « Nous ne sommes pas encore satisfaits de la réponse du Premier ministre, car nous n’avons pas travaillé de notre propre chef, c’est l’Etat qui nous a engagés et doit aujourd’hui assurer le service après-vente ,donc nous intégrer », a lâché un manifestant.

Un des auxiliaires victimes d’enlèvement par les groupes armés du Km5 ne comprend pas pourquoi le gouvernement manque de volonté politique dans ce dossier. « Depuis notre enlèvement en 2016, rien n’a été fait pour nous. Je porte encore les séquelles des sévices et maltraitances subies. Je suis abandonné à mon triste sort et tout cela au nom de l’Etat», se plaint-il.

Contacté sur le sujet, le ministre de la Sécurité publique a déclaré au RJDH que c’est une affaire du Premier ministre, Mathieu Simplice Sarandji, qui est déjà sur le coup.

Le sous effectifs des forces de l’ordre dans le pays justifient en partie la raison d’être des auxiliaires de police, qui n’ont pas l’éthique et la déontologie du corps de leur métier. Leur manifestation intervient dans un contexte où un effectif impressionnant de la police a été admis à la retraite en 2017.

Le gouvernement envisage le renforcement des dispositifs militaires au centre du pays

Le renfort concerne Bambari, une ville du centre du pays en proie à de violents combats ces derniers jours. L’annonce a été faite dans un communiqué gouvernemental rendu public, le 4 avril, en début d’après-midi. 

La volonté du gouvernement de renforcer la présence des forces armées centrafricaines à Bambari est annoncée après une série de représailles perpétrées par des groupes armés. Depuis mi-mars, le mouvement pour l’Unité et la paix en Centrafrique (UPC) s’est approché de la ville de Bambari qu’il a quittée, il y a plus d’une année.

Les affrontements entre groupes armés ont repris avec ce rapprochement considéré par les anti-Balaka comme de la provocation. Entre le 16 et le 21 mars, plusieurs attaques, contre-attaques et représailles ont été signalées dans les villages proches de Bambari.

Un convoi de l’UPC a été attaqué entre le 16 et le 17 mars dans une zone diamantifère, proche du village Séko, localité située à 65 km de Bambari. En représailles, les éléments de l’UPC ont assiégé le village Séko et tuent une vingtaine de civils, dont un prêtre catholique.

Deux semaines après cette contre-attaque signée UPC, les anti-Balaka de la région, lancent un assaut contre la position des ex-Séléka au village Tagbara. Le bilan provisoire fait état d’une vingtaine de morts dont plusieurs civils.

Dans la foulée, la position des Casques bleus est attaquée par un de ces deux groupes armés. Selon la Minusca, un soldat de la paix a été tué sauf que d’autres sources, généralement bien informées, font état de trois tués dans les rangs des Casques bleus. Le gouvernement accuse dans son communiqué les anti-Balaka d’être à l’origine de l’attaque des positions de la Minusca, attaque qui, selon la loi internationale, est considérée comme un crime de guerre.

Bambari, calme depuis le retrait de Ali Daras (chef de l’UPC) en février 2017, retrouve les vieux démons des canons avec la présence de plus en plus renforcée des groupes armés dans ses périphéries.

Une personne sur cinq a droit à la santé dans le monde

Le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Centrafrique, Dr Severin Von Xylander, a relevé pendant la rencontre avec la presse, le mardi 3 avril à Bangui, qu’environ une personne sur cinq seulement a accès aux soins de santé, sans s’appauvrir. Une déclaration faite en prélude de la journée de la Santé.

Cette rencontre intervient dans un contexte où la majorité des préfectures sanitaires de la Centrafrique est encore sous contrôle des groupes armés, une situation qui restreint l’accès aux soins de la santé dans le pays.

Le représentant de l’OMS, Dr Severin Von Xylander, a relevé que la rencontre avec les hommes des médias entre dans le processus de la divulgation du thème de l’année qui stipule « Couverture sanitaire Universelle », fait-il savoir, avant de souligner qu’« une personne sur cinq dans le monde a accès aux soins de santé sans le risque de s’appauvrir ».

Selon lui, trois dimensions de la couverture sanitaire universelle sont identifiées, «la couverture de la population, la couverture des services et la couverture des coûts. Il appartient à la société civile de réclamer ce droit à la santé, afin que toute la population ait accès à ces trois dimensions et à des services sanitaires adéquats », réitère le représentant de l’OMS.

Sur la question de la gratuité des soins, Severin Von Xylander, a souligné qu’il n’existe pas des soins gratuits, «il y’a quelqu’un qui paie quelque chose pour la santé. La couverture des coûts parle de la réduction de la participation aux coûts et aux frais », explique-t-il.

Le 7 avril de chaque année, est célébrée la journée mondiale de la santé. Le thème de l’année 2018 est axé sur: la « Couverture de la population, la couverture des services et la couverture des coûts et des frais ». C’est aussi le 70e anniversaire de l’OMS.

 

 

Nestor N'Gampoula et RJDH
Mercredi, Avril 4, 2018 - 19:30
Notification: 
Non