Cette structure a dit, à la suite des diplomates américains et coréens, n’apporter aucun soutien aux dites machines fournies par une société privée sud-coréenne.
Les machines à voter proposées par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) continuent à susciter des remous tant en RDC que chez d’autres partenaires qui s’intéressent aux élections attendues au Congo. La dernière réaction en date est celle de la Commission électorale coréenne, qui a publiquement déclaré n’apporter aucun « soutien officiel » ni aucune « garantie » à son homologue congolaise qui veut utiliser ces machines à voter de fabrication coréenne pour les élections cruciales du 23 décembre en RDC.
Dans un communiqué daté de dimanche 8 avril, la Commission électorale de la République de Corée du sud (Nec) a notifié à la Céni de la RDC qu’elle n’a apporté ni n’apportera aucun soutien officiel ni aucune garantie au projet d’introduire un système de vote par écran tactile (TVS) pour l’élection présidentielle en RDC prévue en décembre 2018. Les inquiétudes de la NEC à propos de l'introduction obligatoire desdites machines sont motivées par « la situation politique instable et un environnement vulnérable, dont de faibles infrastructures électriques et l’état des routes, le fort taux d’illettrisme et le climat tropical qui peut conduire à un mauvais fonctionnement des machines ».
Beaucoup redoutent les fraudes
La NEC, qui dit soutenir la position de l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, et l’ambassade de Corée du Sud à Kinshasa, qui se sont également opposés aux machines à voter, s’est, par ailleurs, dite consciente qu’en plus des diplomates, de nombreuses autres personnes en RDC redoutent que l’introduction de ces machines puisse augmenter les risques des fraudes lors de ces élections.
La réfutation à l’utilisation de ces machines s’observait déjà au niveau de l’opposition qui, en plus des allégations de fraudes massives, a dénoncé le jeu joué au niveau du prix de ces outils. Des ténors de l’opposition congolaise ont, en effet, dénoncé une majoration du prix de ces machines fixé à 1500 USD, la pièce alors qu’en Corée, elle est réellement vendue à 400 USD. C’est après constat du fonctionnement de ces machines que l’'opposition congolaise parle de « machines à tricher ». aussi, le Groupe d’études sur le Congo de l’Université de New York a estimé que les électeurs en zone rurale, peu familiers avec les nouvelles technologies et les écrans tactiles, auront du mal à se servir des machines à voter proposées par la Céni.
La Céni, rappelle-t-on, a passé un contrat avec une société privée sud-coréenne, Miru System, pour l’achat de ces machines à voter. A en croire la centrale électorale de la RDC, ces machines doivent réduire le coût et la logistique des élections du 23 décembre par, notamment la réduction du nombre de bulletins de vote à disponibiliser.
Lors d’une démonstration en février dernier, les journalistes et d’autres personnalités qui ont assisté à ces séances ont constaté qu’il s’agissait, en fait, de machines qui permettent le choix de la photo des candidats sur un écran tactile et l’impression des bulletins à glisser dans l’urne.