Actualité en Centrafrique

Le HCR poursuit les opérations de rapatriement volontaire des réfugiés du Congo

La deuxième vague du convoi d’acheminement des réfugiés centrafricains du Congo interviendra dès que possible. L’opération permettra d’accompagner et d’installer les retournés chez eux.

64 familles soit 204 personnes ont été rapatriées volontairement par le HCR le 10 Avril du Congo Brazzaville. Leur retour au pays fait partie de la recherche de solutions aux problèmes des réfugiés centrafricains. Déjà plus de 300 sur 650 réfugiés sont rentrés du Congo dans un contexte où le gouvernement et son partenaire le HCR se mobilisent pour accompagner les retournés.

Valentin Kazango, jeune père d’une famille se dit très satisfait de retourner sur sa terre natale, « je suis très content aujourd’hui de rentrer au pays après cinq années d’exil. Je ne saurais comment remercier le HCR et le gouvernement de mon pays pour les efforts considérables qui ont abouti à notre retour », a-t-il affirmé.

Pour Michel Babingui, membre de la Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR), le gouvernement à travers la CNR, le HCR et les autres partenaires ont travaillé fort pour la réussite de cette opération, « l’acte est un succès. Tout se passe bien ; la fois passée nous avons organisé le retour de 101 personnes et aujourd’hui le nombre s’accroit. Je remercie tous ceux et celles qui ont contribué au succès de cette action », s’est-il félicité.

Quant au Sous-Préfet de Mongoumba, Achille Dédane Fayanga, l’arrivée des réfugiés à Mongoumba est un signe de paix qui revient peu à peu en République Centrafricaine, « aujourd’hui si nos parents, frères et sœurs ont décidé de retourner, c’est parce qu’on est mieux chez soi. Au nom du gouvernement centrafricain que je représente, je vous souhaite la bienvenue et que votre présence contribue au développement de la RCA », a indiqué l’autorité régionale.

Les retournés, une fois installés dans le site de transit ont bénéficié des soins gratuits par le service médical de Mongoumba et les agents de l’Afrique Secours et Assistance (ASA), ainsi que des kits en vivres accompagnés d’une somme d’argent de cinquante mille francs par ménage pour leur installation.

La deuxième vague du rapatriement volontaire des réfugiés centrafricains du Congo Brazzaville intervient dix jours après la première vague survenue le 31 Avril.

La population de Sibut accueille le retour des éleveurs peuls venus de Kabo

La population de Sibut vient d’accueillir le retour des éleveurs peuls venus de Kabo au Nord du pays. Une cinquantaine de ces éleveurs a décidé de retourner dans leur localité le 8 avril.

Le retour des éleveurs peuls s’inscrit dans la dynamique du retour des déplacés et réfugiés centrafricains. Il intervient dans un contexte où les autorités et la population prônent la réconciliation et le vivre ensemble après au moins cinq années de violence.

Ils sont 55, femmes, enfants, hommes adultes à retourner dans leur ville d’origine. Après quatre ans de vie sur le site des déplacés à Kabo au Nord du pays. Mahamouda Oumarou témoigne de leur vie de déplacés. « Nous avons traversé des moments difficiles. Les groupes armés à Kabo nous ont volé des bœufs. Il est difficile pour nous de cultiver car nous n’avons pas de terre. Nous avons décidé de rentrer chez nous et de construire la paix et le développement », a-t-il expliqué au RJDH.

Abiba Djilda, mère de plusieurs enfants raconte les difficultés qu’elle a déjà rencontrées depuis son retour, «il est difficile de trouver de la nourriture ; les voisins nous aident un peu en nous donnant de la nourriture. Nous n’avons pas de maison », a-t-elle lancé.

Le Chef de quartier Mbrés, Abou Raymond, qui a accueilli ces retournés leur a donné un terrain. « J’ai attribué à ceux n’en ont pas un terrain mais il reste la construction des cases. Ils n’ont pas de matériaux de construction, des ustensiles de cuisine ni des bâches. C’est pourquoi nous lançons cet appel aux bonnes volontés, au gouvernement et aux humanitaires afin de voler à leur secours », a lancé l’autorité locale.

Face au calme constaté ces derniers temps à Bangui et dans certaines villes, on enregistre de plus en plus de nombreux cas du retour des déplacés voire des exilés.

Les enseignants du F1 de l’école Saint-Charles maintiennent leur mouvement de grève

Les enseignants du fondamental 1 de l’école Saint Charles ont relancé leur mouvement de grève pour exiger de l’administration l’amélioration de leur salaire. Cette grève fait suite à l’échec des pourparlers engagés depuis le mois de mars dernier. 

Plusieurs parents des enfants inscrits dans cette école ont déploré les mouvements de grève à répétition qui risque d’impacter négativement sur la qualité de l’enseignement et même affecter le volume horaire des cours. Mais les observations des parents ne changent rien pour l’instant dans les positions des parties en discussion.

Ephrem le Mercier Kamandji, porte-parole des grévistes, explique les raisons du mouvement qu’ils ont relancé. « Je crois que c’est la deuxième grève que nous entamons pour ce mois. Au mois de Février c’était la première grève et depuis lundi 09 Avril, nous avons entamé la deuxième grève. C’est juste pour réclamer une augmentation de salaire pour les enseignants depuis la maternelle, le fondamental 1 et le personnel d’appui » a-t-il précisé.

Entretemps, certains grévistes ont pris sur eux la responsabilité d’appuyer les enfants comme l’indique leur porte-parole. « Nous n’avons pas encore eu satisfaction à nos revendications ; des négociations sont en cours et c’est dans le souci d’accompagner les enfants à l’approche des examens de fin d’année que certains d’entre nous ont pensé que c’est important d’être là, puisque nous sommes avant tout des parents » a-t-il conclu.

Cette école est membre des Ecoles Catholiques Associées, une école de référence qui, face aux problèmes sociaux de ces derniers moments risque de voir son image ternie et sa réputation battre de l’aile en termes de qualité et d’effectifs.

« L’opération conjointe au Km5 ne vise pas une communauté », selon le président Faustin Archange Touadera

Trois jours après les échanges de tirs à quelques encablures de sa résidence, Faustin Archange Touadera, président de la République, lors de sa première sortie médiatique, a rejeté l’idée d’une chasse contre la communauté musulmane. Il l’a dit au sortir d’une rencontre avec le comité de soutien à son pays le 11 avril à Bangui.

La réaction de Faustin Archange Touadera fait suite à une opération musclée des forces conjointes contre les groupes autodéfense du km5 faisant plusieurs morts. Laquelle opération est minutieusement suivie dans plusieurs villes de l’intérieur du pays où les populations observent la ville morte suite à ce qui se passe dans le troisième arrondissement de Bangui.

Faustin Archange Touadera appelle les groupes armés à rester dans le schéma de l’Union Africaine qui formalise leurs revendications politiques ainsi que le DDRR qui sera lancé très bientôt. « Je demande aux populations des villes de Batangafo, Kaga-Bandoro, Ndélé, Bria et Birao de ne pas suivre les gens qui les manipulent. Ce n’est pas une guerre contre la communauté musulmane ; nos frères musulmans savent qu’ils sont pris en otages par des bandits et qu’ils ne peuvent pas exercer librement leur commerce » a-t-il soutenu avant d’aborder les risques sur le développement du pays.

« Notre pays marche à reculons à cause de la guerre, alors que les autres pays avancent. Ceux qui veulent le désordre, ce sont eux qui profitent du désordre, mais qu’est-ce qu’ils font de l’argent qu’ils prélèvent si ce n’est que d’acheter de la drogue, du Tramadole pour donner aux jeunes et les pousser aux violences » a-t-il décrié.

Cette sortie médiatique du président Faustin Archange Touadera vient renforcer l’appel du ministre, porte-parole du gouvernement, de la Minusca et du premier ministre, des élus du peuple qui, tous, porte contre la manipulation liée à cette opération et qui soutiennent l’idée de la traque des leaders des groupes armés.

Hardi Malot représente la Centrafrique au Championnat d’Afrique de Judo 2018

Tunis, capitale de la Tunisie accueille le Championnat d’Afrique de Judo version 2018 a qui a démarré le 12 avril. Bangui est représentée à ce gala du judo par Hardi Malot.

Cent soixante-seize judokas de vingt-six pays africains sont représentés. Un seul athlète centrafricain tentera de hisser haut le drapeau de son pays à cette compétition régionale. Il s’agit du judoka Hardi Malot.

Unique représentant de son pays, il luttera dans la Catégorie des Moins de 81 Kg. Arrivé hier, 11 avril, à Tunis, le Centrafricain a été accueilli par ses compatriotes résidents dans la capitale tunisienne.

Classé dans la Poule C, il rentrera demain 13 avril en compétition contre le marocain Moutii Achraf. Le judoka qui n’est pas à sa première participation à cette rencontre de haut niveau s’est fixé comme objectif principal de monter sur le podium. « Je me battrai pour représenter la République Centrafricaine et remporter un titre que je dédierai à mon pays qui traverse actuellement des moments difficiles. Dans ce combat, je ne serai pas seul, car j’ai le soutien de mes compatriotes vivant en Tunisie », a déclaré Hardi Malot à notre rédaction.

Il a ajouté qu’il s’est bien préparé pour participer à cette compétition malgré les conditions difficiles de sa participation, notamment les tracasseries relatives à la validation de son affiliation, son billet de voyage et son logement.

Pour participer au Championnat d’Afrique seniors de Judo 2018, le judoka centrafricain n’a bénéficié d’aucun stage. Il a pris en charge les frais de son affiliation, son billet d’avion et son logement. Il n’a reçu aucune aide, ni subvention. Un patriotisme qui mérite d’être salué.

Depuis quelques années, la fédération Centrafricaine de Judo est secouée par une crise qui ne trouve pas de fin et cela pénalise le développement de ce sport en RCA. Les judokas se disent abandonnés par ceux qui ont en charge leur gestion.

Nestor N'Gampoula et RJDH
Jeudi, Avril 12, 2018 - 18:00
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