Conclave de la Séléka
Abdel Kadher Kalil appelle l’UFDRF à se démarquer des assises de Kaga-Bandoro
Après s’être retiré de la réunion des leaders de la coalition, en cours dans la localité, l’ex-proche de Djotodia a appelé ses éléments et les Centrafricains, dans un entretien avec le RJDH, à ne pas céder à la manipulation.
Aimer son pays et rester solidaire du gouvernement en usant de la patience, c’est la ligne choisie par Abdel Kader Khalil pour inviter les Centrafricains à ne pas souscrire à l’appel à la guerre et à la haine. Il appelle ses éléments de l’UFDR Fondamentale à se démarquer de cette agitation présente car, dit-il, la manipulation est à la base de ce nouveau travers.
Abdel Kader Khalil prône la vigilance. « J’informe tous les ex-combattants dudit mouvement de redoubler de vigilance et de ne pas céder à la manipulation de certaines personnes mal intentionnées de la République », a-t-il scandé dans un communiqué radiodiffusé dont la Fréquence RJDH a eu copie.
Alors que les conclusions du conclave de Kaga-Bandoro ne sont pas encore connues, le général Abdel Kader Kalil accuse, d’ores et déjà, les chefs Séléka d’obédience Boko Haram et appelle la communauté musulmane à se méfier. « J’appelle mes compatriotes Centrafricains et plus particulièrement ceux de la communauté musulmane à la vigilance car la dernière alternative des bandits c’est de faire appel à Boko-Haram. Ils n’aiment pas les musulmans et les pays voisins de la RCA qui pratiquent une diplomatie agissante. Ces chefs d’Etat ne doivent pas accepter cette dérive et se doivent de lui barrer la route. Ils ne doivent pas céder devant cette menace ni permettre la mise en œuvre de ce projet machiavélique », a-t-il ajouté.
Difficile pour l’instant d’avoir les versions des leaders de la coalition Séléka. L’UFDRF est l’aile dissidente de l’UFDR, coalition ayant porté Michel Djotodia au pouvoir, le 24 mars 2013, mais morcelée après sa chute en décembre de la même année.
Education
Reprise timide des cours dans les écoles proches du km 5
Les établissements scolaires ont rouvert leurs portes après les récents évènements survenus au 3e et 5e arrondissements de Bangui. Un constat du RJDH à partir des déclarations des enseignants qui déplorent cette situation.
C’est dans le feu des événements dus à la tension sécuritaire de la semaine dernière que le gouvernement avait décidé de la cessation temporaire des classes pour mesure de sécurité. A la date indiquée pour la reprise, plusieurs élèves n’ont pas répondu présents à l’appel. Le RJDH, après avoir fait le tour des établissements, a constaté ce fait mais plusieurs enseignants se déclarent optimistes pour la reprise des classes.
Marie Brigitte Tchigui, directrice du groupe garçon de l’école Nzangoyan, dans le 6e arrondissement, parle de la psychose qui affecte le dynamisme des élèves. « Les cours ont repris au sein de cet établissement ; les enseignants sont bel et bien présents. Certains élèves hésitent à venir en classe ; les détonations d’armes étaient terribles si bien que les élèves et les enseignants ne pouvaient pas supporter », a-t-elle dit.
Elle lance un vibrant appel à l’endroit des autorités du pays de prendre leur responsabilité afin de restaurer une paix définitive et de donner l’occasion aux enfants de bénéficier des connaissances acquises à travers les enseignements de leurs maîtres. « Les enfants sont l’avenir de demain », a-t-elle martelé.
Les perturbations enregistrées dans le calendrier scolaire risquent d’affecter le volume horaire dans un contexte où la baisse de niveau est décriée à travers le pays.
Jeux vidéo
Le Centrafricain Teddy Kossoko veut valoriser l’Afrique
Le jeune projette de créer le premier studio de jeux vidéo dédié au continent dénommé « Masseka game studios ».
Résident à Toulouse (France) et diplômé d’un master en méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises, Teddy Kossoko veut déconstruire le cliché que des Occidentaux ont de l’Afrique par la création de « Masseka game studios ». Il s’agit « d’utiliser la culture pour créer un pont solide entre les pays et développer de nouvelles opportunités entre l’Afrique et l’Europe », a-t-il expliqué.
Dans son entretien avec "France 24", Teddy Kossoko a rappelé ses motivations pour faire connaître l’Afrique contrairement aux stéréotypes. « Tout a commencé quand je suis arrivé en France en 2012. Je me suis rendu compte que les Occidentaux avaient une vision totalement uniforme et opaque de l’Afrique et que, trop souvent, ils n’en connaissaient que les conflits », a-t-il indiqué.
Il a aussi vite compris que les jeux vidéo ont une grande influence en France. « J’ai donc voulu montrer l’Afrique par ce prisme et faire découvrir ses mythes, ses légendes et son Histoire », a-t-il rapporté, en ajoutant: « Je veux créer plein de contenus innovants fondés sur les histoires africaines. Le continent africain, c’est cinquante-quatre pays qui sont très mal connus : je veux apporter cette culture aux jeux vidéo », a-t-il signifié.
Pour son projet, le natif de Centrafrique a déjà deux jeux en cours d’écriture. Le premier racontera « Les aventures de l’inspecteur Guimonwara, un policier alcoolique, que Teddy Kossoko décrit comme le Sherlock Holmes centrafricain ». Ensuite, le second est « l’histoire d’une petite fille en lutte contre un sorcier ayant volé les couleurs de son village ».
En brisant les stéréotypes sur le continent, Teddy Kossoko le fait autant pour son pays, la République Centrafricaine. Il démontre ce que peut apporter le « mélange de deux mondes : les technologies occidentales et les puissantes cultures africaines ».
Kaga-Bandoro
Regroupement inquiétant des ex-Séléka
La présence massive des éléments de la rébellion, constatée le 16 avril, inquiète les habitants de la localité. Certains opérateurs téléphoniques ne fonctionnent plus.
Le rassemblement des ex-Séléka dans la ville de Kaga-Bandoro est observé depuis deux jours, après les violences survenues à Bangui et ayant pour cible les groupes d’autodéfense proches des Séléka. Cette frappe des forces conjointes a servi de déclic ayant incité plusieurs factions des ex-Séléka à observer une journée de ville morte dans plusieurs villes sous leur contrôle.
Selon les informations que le RJDH a recoupées le 16 avril, au moins dix-huit véhicules BJL75 et de nombreuses motos sont arrivés de Ndélé, de Birao, de Moyenne- Sido, de Kabo. Noureddine Adam et Abdoulaye Hissene, deux chefs redoutables des ex-Séléka, sont présents dans la ville de Kaga-Bandoro.
Des sources proches de la Séléka évoquent trois raisons pour justifier cette mobilisation et cette présence massive à Kaga-Bandoro, particulièrement une assemblée générale avec pour ordre du jour la mise en place des stratégies susceptibles de contrecarrer le déploiement des Forces armées centrafricaines à Kaga-Bandoro et d’envisager une éventuelle marche sur Bangui, a laissé entendre cette source proche de la Séléka.
Le RJDH a tenté de joindre les leaders de cette coalition pour leur version des faits mais sans succès. Aucune exaction n’est enregistrée jusqu’alors mais la psychose gagne les habitants de la ville dont certains ont vite fait de regagner les sites des déplacés. Ce n’est pas la première fois que la Séléka tient son assemblée générale. Mais cette fois, le contexte est particulier.