Le PAM compte augmenter son assistance dans le pays
En visite de travail à Bangui, le directeur régional du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l’Afrique centrale et de l’ouest, Abdou Dieng, a noté, le 17 avril, une aggravation de la situation humanitaire en Centrafrique.
L’instabilité sécuritaire en République Centrafricaine (RCA) a une incidence directe sur la situation humanitaire du pays, situation qui ne cesse de se dégrader, augmentant ainsi le nombre de personnes assistées. Le PAM en RCA recherche alors cent millions de dollars américains pour ses programmes en 2018. « La situation humanitaire en République Centrafricaine continue de se dégrader. Le nombre de personnes vulnérables a augmenté. En 2017 nous avons assisté à peu près huit cent mille personnes et en 2018 nous comptons assister environ un million deux cents de personnes », a déclaré Abdou Dieng.
Le PAM a signé avec le gouvernement centrafricain un Plan national de lutte contre la faim qui définit les actions à mener pour lutter contre l’insécurité alimentaire d’ici à 2030. En Centrafrique, les besoins pour le plan de réponse humanitaire de 2018 sont estimés à 515,6 millions de dollars. Selon Ocha, 21,8 millions de dollars ont déjà été mobilisés, soit 4% des fonds requis.
Il y a quelques semaines, « le PAM a reçu près de cent quatre-vingts millions de dollars de fonds flexibles pour mieux répondre aux crises humanitaires pour soixante opérations dans le monde. Les efforts de secours se concentrent sur la Syrie, le Yémen, la République Centrafricaine et la République Démocratique du Congo »; indique-ton.
En dix ans, le Fonds humanitaire pour la RCA a reçu 163,5 millions de dollars, alloués à des projets de réponse d’urgence.
Assistance humanitaire
MSF reprend les consultations externes à Bria
L’Organisation médicale a repris ses activités au profit des enfants de la localité, après une suspension due au braquage de son service.
Médecins sans frontières (MSF) avait suspendu ses activités le 9 avril, suite à un violent braquage subi par l’une de ses équipes. Quelques jours après, cette organisation a repris les consultations. Jean Pierre Kaposo, responsable du projet MSF, a donné les raisons de cette reprise. « Nous sommes engagés à apporter des soins médicaux gratuits et de qualité aux habitants de Bria et plus spécifiquement aux enfants qui constituent la couche la plus vulnérable de la population. C’est pour eux que nous avons décidé de reprendre les consultations externes », a-t-il expliqué.
Cette organisation humanitaire demande la collaboration de chacun afin de faire respecter la mission médicale et de limiter les effets néfastes du conflit sur la population non-combattante. MSF travaille à Bria depuis 2013.
Coopération
Le rapprochement RCA-Russie est risqué, selon Crépin Mboli Goumba
Le président du "Patrie" est très réservé sur les relations entre les deux pays. Il l’a fait savoir dans l’émission "Actualité et Nous", réalisée le17 avril par "Fréquence RJDH".
Même s’il évite d’utiliser le mot « rapprochement », l'opposant Mboli Goumba est clair. « Le contact avec la Russie est très risqué », estime-t-il. L’opposant a ses raisons. «Il n’y a pas de ligne précise en plus. Je pense que lorsqu’un contact ou comme vous le dites, un rapprochement doit nous amener des problèmes, vaut mieux prendre une autre option », explique le président du Patrie.
L’ancien ministre d’Etat attaque la politique extérieure du pouvoir actuel. « Nos dirigeants actuels n’ont pas une vision précise sur la politique extérieure, c’est pourquoi ils vont partout et sans précaution. Il faut savoir choisir, soit nous sommes du côté de la Russie soit nous sommes du côté des Occidentaux qui sont nos partenaires habituels », déclare l’opposant qui prend le soin de préciser:« Le choix au niveau international se fait à partir des forces ou des faiblesses de l’Etat mais chez nous, ces précautions ne sont pas respectées ».
Le rapprochement avec la Russie est une aubaine pour la République Centrafricaine, selon le camp présidentiel. Bida Koyagbelé, président du mouvement KITE, parle de prouesse diplomatique incontestable, « à moins d’être aveugle, mais le rapprochement avec la Russie, deuxième puissance mondiale, est la solution aux maux dont souffre la RCA », explique-t-il avant d’étaler les avantages de cette coopération, « d’ici juin toute l’armée sera sur pied grâce à la Russie qui nous fournit des armes. Quoi de mieux que d’avoir son armée et être capable de défendre le pays. C’est parce que le président a trouvé la solution, le rempart que les esprits malins s’agitent ».
Le dossier russe est aussi défendu par le Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, Firmin Ngrebada, et le porte-parole de la présidence. A nos confrères de Jeunes Afrique, ces deux proches de Faustin Archange Touadéra n’ont pas caché l’espoir que leur donne la présence des soldats russes qui ont intégré depuis le 30 mars dernier, la garde rapprochée du chef de l’Etat.
Le pays est partie civile dans le procès contre le gabonais poursuivi pour trafic de munitions d’armes de guerre
Le ministre des Affaires Etrangères, Charles Armel Doubane, a annoncé le 16 avril, devant les élus de la nation la constitution en partie civile de son pays dans l’affaire de vente de munitions de guerre par un soldat gabonais de la Minusca.
C’est la première sortie officielle du gouvernement sur cette affaire qui fait le buzz sur les réseaux sociaux et défraie la chronique dans le pays. Cette position du gouvernement intervient après l’ouverture d’une enquête préliminaire conjointe suite au trafic de munitions par ce soldat gabonais jusque-là présumé innocent dans cette affaire. Selon lui, c’est le respect de la convention qui lie son pays avec la Minusca.
Charles Armel Doubane joue à la diplomatie face à la colère des élus « on ne jette pas le bébé et l’eau de bain », c’est l’angle d’entrée de Charles Armel Doubane pour justifier que l’acte posé par ce soldat gabonais n’entame pas forcement la réputation de tous les soldats gabonais engagés dans ce pays pendant longtemps pour jouer à l’interposition.
Un sommet regroupant les pays voisins de la RCA est attendu d’ici-là a annoncé le membre du gouvernement. Entretemps, il a clarifié la position de son pays dans le concert des nations surtout sa proximité avec la Russie. « Nous n’allons pas entrer dans la guerre des puissances » faisant ainsi allusion à la France, aux Etats Unis, à la Chine, à la Russie et au Brésil.
Cette position est exprimée lors de la question orale après les événements du km5 et sur la mobilisation et l’agitation des Séléka à Kaga-Bandoro.