Actualité en Centrafrique

Réformes économiques

La Centrafrique bénéficie de 12,5 milliards

Présente à Washington aux réunions de printemps de la Banque mondiale, la République centrafricaine a bénéficié d’un prêt de 12,5 milliards de FCFA, a annoncé le 23 avril le ministre de l’Economie et du plan.

Pour juguler la pauvreté qui est aussi source de conflit, les autorités de la République Centrafricaine ont initié des réformes économiques et recherchent aussi des fonds pour financer les projets de développement. Cet appui s’inscrit dans le cadre du plan de Relèvement et de la consolidation de la paix en Centrafrique (RCPCA), que le gouvernement a présenté à ses partenaires en 2016 pendant la table ronde des bailleurs de fonds à Bruxelles (Belgique).

Selon un communiqué du ministère de l’Economie, l’appui vise le rétablissement de la gestion budgétaire et de la transparence par l’augmentation des recettes fiscales, l’amélioration de la gestion des salaires, la réduction au recours aux procédures budgétaires extraordinaires et au renforcement du contrôle budgétaire.

La mise en place d’un programme de réformes post-transition en faveur des pauvres susceptible de redynamiser les moteurs de la croissance économique dans les secteurs et sous-secteurs importants comme les routes, l’agriculture et les télécommunications sont des objectifs visés par les réformes économiques.

« Ces réformes peuvent contribuer à améliorer les conditions de vie de la population la plus pauvre qui représente 40% de la distribution de l’aide sociale en Centrafrique », a précisé le ministre de l’Economie et du plan, Félix Moloua. La mobilisation des fonds pour le RCPCA tourne autour de 30 à 40%.

 

Rencontre de Kaga-Bandoro

Les groupes armés toujours divisés sur leurs objectifs

Les réseaux de téléphonie mobile coupés dans la localité sont rétablis, selon les informations du RJDH. Cependant, les rebelles ne s'accordent pas sur leurs approches.

Le regroupement des ex-Séléka, observé depuis le 15 avril à Kaga-Bandoro, avait occasionné la coupure des lignes de communication Télécel et Orange dans la ville. Près d’une semaine, la ligne est rétablie le 22 avril, alors que des ex-Séléka réunis dans la ville pour une assemblée générale restent diviser sur une possible descente à Bangui.

Des sources contactées dans le milieu des ex-Séléka parlent de la poursuite des discussions. « Nous avons échangé pour que le réseau soit rétabli. Le reste, je ne puis vous dire », a lâché un participant à ce conclave.

Plusieurs informations ont circulé ces derniers jours faisant état d’une attaque sur Bangui. Sauf que certains groupes n’admettent pas cette position comme l’Union pour la paix en Centrafrique de Ali Darass qui, dans un communiqué du 21 avril, réaffirme son soutien aux autorités de Bangui et au processus de paix, porté par l’Union africaine.

Une source proche du MPC, une autre faction de la Séléka, a confié au RJDH que son mouvement ne partage pas les objectifs de ce conclave et s’aligne derrière le processus de paix. Des informations du RJDH indiquent que le chef du MPC, Mahamat Alkatim, se serait retiré pour la ville de Moyenne Sido.

La rencontre de Kaga-Bandoro, conduite par Abdoulaye Hissene, intervient suite aux opérations du désarmement au Km5, à Bangui. Ce leader du FPRC a été visé dans les propos du chef de l’Etat comme instigateur de cette rencontre.

 

Ministère du Tourisme

Des agents visés pour détournement des recettes

Le ministre Jacob Mokpem Bionli, a dénoncé, le 21 avril, un réseau mafieux animé par certains cadres de son département et qui consiste à arnaquer les responsables des structures hôtelières et autres établissements sous tutelle. Il promet des sanctions disciplinaires.

La lutte contre le détournement et la corruption, lancée par le président centrafricain, prend forme. Au ministère du Tourisme, le détournement est organisé par plusieurs agents depuis plusieurs années. C’est dans ce contexte que le chef de ce département ministériel compte briser ce réseau.

Il s’agit, selon le membre du gouvernement, d’un comportement rétrograde dont certains cadres se livrent. Cela constitue un manque à gagner pour l’Etat. D’ores et déjà, il a pris une note circulaire interdisant à « ces cadres et agents véreux de poursuivre dans cette logique ». 

Lors de sa rencontre avec les médias, Jacob Mokpem Bionli a accusé les cadres de son département de participer à cette entreprise non citoyenne. « Si la note a été signée, c’est parce qu’il y a des agents véreux qui se sont érigés en agents de recouvrement qui parcourent des établissements de la place pour encaisser des taxes sans aucun mandat du ministère. Nous qualifions cela d’arnaque et d’extorsion de fonds à autrui », a insisté le ministre Jacob Mokpem Bionli.

Il met en garde toutes personnes qui se livrent à ce jeu et promet des mesures disciplinaires et correctionnelles. « Nous avons déjà pris toutes les mesures qu’il faut contre ces agents », a-t-il lancé, sans donner des noms.

Pour le membre du gouvernement, le recouvrement des taxes pour le développement du tourisme est le ressort d’une équipe bien connue et mandatée. Les fonds collectés sont reversés dans un compte d’affectation spécial du développement touristique et artisanal.

Des informations du RJDH, plusieurs agents dont des hauts cadres visés par cette mesure organiseraient aussi une riposte. Une rencontre a été prévue, le 23 avril au ministère du Tourisme, pour débattre de cette affaire.

Le secteur touristique est une poche de recette non négligeable, cependant les recettes générées restent en deça des attentes du Trésor public. Dans la loi des Finances 2018, le Trésor attend plus de 350 millions de FCFA de la part du compte d’affectation spécial du développement touristique et artisanal.

Mobaye

La couverture sanitaire toujours compliquée

La situation humanitaire est critique dans la Basse-Kotto. Les autorités administratives et locales de la ville multiplient des actions pour le retour de la paix dans la préfecture, afin de faciliter l’accès aux soins de la population.

L’insécurité liée à la présence des groupes armés dans la Basse-Kotto est loin de favoriser une couverture sanitaire appropriée. Le préfet de Basse-Kotto, Ferdinand Ngayo, s’inquiète de la fermeture du couloir humanitaire et plaide pour le respect du Droit humanitaire international.

« Une personne est morte de suite d’une maladie d’hernie étranglée, parce qu’il manque des dispositions sanitaires dans les localités à Mobaye en particulier et dans la Basse-Kotto en général. Des malades qui peuvent être sauvées mais, parfois pour des raisons sécuritaires, on enregistre des pertes en vies humaines, parce qu’il n’y a pas des structures sanitaires appropriées », s’inquiète l’autorité de l’Etat à Mobaye.

Des groupes armés qui occupent ces localités sont tous signataires de l’accord du 10 mai. Accord pour lequel il les exhorte au respect de leurs engagements en privilégiant l’intérêt de la population civile. « La situation est catastrophique à tel point que nous exhortons les groupes armés au respect de leurs engagements. Et je pense en ce moment, que les ONG, les autorités sanitaires vont venir sauver des vies », a-t-il lancé.

La Basse-Kotto, au sud du pays, est sévèrement touchée par les conséquences de la crise malgré les multiples appels des autorités politiques, administratives, religieuses et des acteurs humanitaires.

Les districts sanitaires de Satema, Kembé, Mobaye-Zangba manquent aujourd’hui des structures adéquates.

 

Nestor N'Gampoula et RJDH
Lundi, Avril 23, 2018 - 18:00
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