Chanteuse, auteure-compositrice-interprète, la surnommée Mamu nationale, parcequ’elle valorise la musique trationnelle congolaise, est une référence pour la jeune génération congolaise, en particulier, et africaine, en général. Cette année marque le couronnement de ses quarante années de carrière. A cette occasion, elle évoque, dans une interview accordée à la presse locale de son pays, son bilan, la feuille route de son jubilé mais aussi son inquiètude vis-à-vis de la relève. Entretien.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Bonjour Mamu nationale! Nous aimerions, premièrement, nous remémorer vos débuts dans l’univers musical.
Tshala Muana (T.M.) : Bonjour! C’est en Afrique de l’ouest que j’ai débuté ma carrière. Dans cette aventure musicale, je ne pouvais pas imaginer que mon courage, ma détérmination, ma patience et ma discipline me valeraient le titre d’une des icônes de la musique africaine pour les générations futures et qu'elle serait si élogieuse. Friande des airs musicaux, j’ai su faire la promotion de la musique mais aussi d’une des danses du terroir congolais, notmmanet le « Mutwashi ». J’ai ajouté de la poésie afin de la rendre riche avec d’autres sonorités modernes. Ainsi a débuté l’aventure.
L.D.B. :Faire carrière dans la musique, est-ce facile pour une femme ?
T.M. : Non, ce n’est pas du tout facile d’émerger dans ce monde en étant une femme, il m'a fallut beaucoup des sacrifices pour y arriver, des moments de malheurs, j’en ai eu et ceux de bonheur encore plus. Toutefois, j’en retiens les bons et les meilleurs que ma carriere m’a offerts, je suis la Mamu nationale, n’est-ce pas beau tout cela !
L.D.B.: Êtes-vous satisfaite de ce que vous avez accompli ?
T.M. : Evidemment que je le suis. Je suis la prémière femme dans la musique congolaise à atteindre quarante ans de vie musicale. C’est une grâce divine, parce que nombreuses nous ont quittés assez tôt, paix à leurs âmes (Abeti, Pongo Love et tant d’autres), elles n’ont pas eu ma chance, je suis comblée d’avoir totalisé également mes 60 ans d’age.
L.D.B. :Quelle lecture faites-vous de votre carrière ?
T.M. : Je suis condidérée et respectée dans la société, je suis une figure morale et culturelle de mon pays. J’ai fait le tour du monde grâce à mon art, je me suis faite une rénomée mondiale en faisant consommer notre musique partout où réside un Congolais, je suis connue, je bénéficie des honneurs, des prix, des mérites et trophées, je porte haut l’étendard de ma nation, voilà le résumé de ma carriere.
L.D.B.: Qu’est-ce que la scène vous a procuré au fil des années ?
T.M.: Elle m’a fait bénéficier de quantités de choses difficiles à nommer dans ma vie. Grâce à la scène, j’ai défendu et valoriser le style "Mutwashi" qui hier n’était qu’une musique d’une ethnie donnée en République démocratique du Congo. J’ai exporté cette culture de mes aieux partout à l’étranger et grâce à cette même scène, une partie de mon pays est devenue universelle .
L.D.B. :Votre discographie s’élève à combien d’albums ?
T.M. : J’en suis à plus de vingt et je ne suis pas prête à quitter l’arène, malgré le poids de l’âge. C’est maintenant, d’ailleurs, que je commence la seconde phase de ma carrière, avec une expérience d’une femme aguerrie.
L.D.B. : Que prévoyez-vous pour la célébration de ces quarante années de carrière ?
T.M. : Après le concert gratuit livré le 13 mai, à Kinshasa, je me rendrai en Zambie, au Sénégal, en Angola et en Côte d’Ivoire pour d’autres concerts, afin de partager ce moment de joie avec tous mes fans.
L.D.B.: Que redoutez-vous aujourd’hui pour la musique en République démocratique du Congo ?
T.M. : Ce que je redoutte, c’est ce manque de rélève féminine adéquate dans la musique congolaise. Il n’y a pas de femmes qui assurent vraiment la relève comme il se doit, voilà pourquoi, je deplore le fait que MJ 30 n’a pas compris ma vision pour elle.