Téléphonie mobile : l'Afrique centrale décide de réduire les tarifs

Lundi, Mai 28, 2018 - 14:30

La Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) a annoncé, le 25 mai à Yaoundé, au Cameroun, sa décision d’adopter des mesures pour le roaming et la réduction des tarifs afin de favoriser l’essor de l’économie numérique dans la sous-région.

La décision d'adopter des directives applicables aux pays membres pour la réduction des tarifs puis des accords d'itinérance sur les réseaux mobiles résulte de la première conférence de l’Union internationale des télécommunications, sur le développement de l’économie numérique en Afrique centrale.

Au terme de trois jours de discussions, les participants se sont accordés pour éliminer les défaillances et écueils qui font des technologies de l'information et de la communication (TIC) un maillon faible des économies nationales de cette région.

Pour ce faire, une quarantaine de mesures à exécuter sous forme de directives a été prise, afin de faire avancer ce processus par lequel la CEEAC entend donner l'impulsion recherchée en vue d'accélérer son intégration économique, qui connaît une évolution lente. C'est l'objectif recherché par la décision relative à « la mise en place des points d'échange internet et leur mutualisation, afin de créer un écosystème sous-régional et de réduire les coûts de trafic d'internet entre les Etats membres », selon la déclaration finale de cette réunion ayant rassemblé, outre des représentants de ces pays, des participants venus du Kenya et de l'Ouganda.

Dans cette région réputée « moins bien connectée », les tarifs de communications et les coûts de trafic d’internet sont prohibitifs pour les plus défavorisés. « Par exemple, si vous êtes au Tchad et vous voulez appeler au Cameroun, c'est 6 000 francs CFA la minute », a ainsi observé D'Aronco Giuseppe Renzo, économiste spécialiste des TIC au bureau sous-régional pour l'Afrique centrale de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique.

Une situation que la CEEAC reconnaît comme un blocage pour favoriser l'essor de ce secteur, se proposant ainsi de la résoudre avec la création d’un comité sous-régional de mise en œuvre du roaming, à l'image de ceux opérationnels dans les trois autres communautés économiques sous-régionales d'Afrique subsaharienne.

Plusieurs autres résolutions ont également été annoncées telles l’adoption des stratégies communes pour la réduction des tarifs et la mise en œuvre d’accords d’itinérance sur les réseaux mobiles, ainsi que la création d'un observatoire de veille au respect de la réglementation communautaire en matière de roaming.

Dans le même registre figure la mise en œuvre de la décision des ministres des Télécommunications/TIC des Etats membres de la CEEAC visant l'harmonisation et la baisse des tarifs du raoming puis l'élaboration et la mise en œuvre d'un MOU -mémorandum d'entente- régional qui réglemente les aspects techniques, tarifaires et juridiques de ce processus.

Pour une application efficace de ces mesures, la CEEAC saura compter sur le renforcement de la coopération entre les différents pays membres (Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, RD Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Rwanda, Sao Tomé & Principe et Tchad).

Josiane Mambou Loukoula
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