Médias : l’étau se resserre autour du ministre Alexis Thambwe

Jeudi, Juillet 26, 2018 - 14:45

Pour avoir tenu des propos injurieux à leur endroit, des journalistes ont pris, par l'entremise de l’organisation qui les régit, une série de sanctions contre le ministre de la Justice qui fait dorénavant l’objet d’un embargo de six mois sur tous les organes de presse. Une plainte de la corporation auprès du procureur général près la Cour de cassation est même envisagée.

Entre Alexis Thambwe Mwamba et la corporation des journalistes, c’est le désamour total. Les professionnels des médias sont déterminés à faire voir de toutes les couleurs au ministre de la Justice qui n'est plus en phase avec eux depuis qu’il a tenu des propos injurieux à leur égard. Une marche de protestation est, d’ailleurs, envisagée ce 27 juillet avec, pour point de départ, le siège de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC). Elle pourrait, sauf imprévu, déboucher à la primature où les manifestants entendent y déposer un mémorandum auprès du chef du gouvernement.

La démission du ministre est réclamée à cor et à cri par une large portion des journalistes touchés dans leur amour propre et qui représentent un corps de métier ne jouissant pas toujours d’une grande considération. Et parallèlement à ces actions, la corporation des journalistes congolais annonce qu’elle va déposer une plainte auprès du procureur général près la Cour de cassation.

Le ministre de la Justice et garde des sceaux, entend-on dire, est allé au-delà des limites du tolérable en traitant les journalistes congolais de « minables » et de « misérables », « des personnes qui écrivent n'importe quoi pour peu d’argent, mille ou mille cinq cents dollars américains de Moïse Katumbi et continuent à lui accorder la parole ». Propos tenus le 16 juillet au terme d'une rencontre tripartite ayant réuni l'organe de suivi de l’accord politique du 31 décembre 2016 (CNSA), le gouvernement et la Commission électorale nationale indépendante au cours de laquelle il fut invité pour parler de la décrispation politique.  

Des propos qui avaient énervé toute une corporation, entraînant une levée de boucliers sanctionnée par un embargo de six mois décrété contre le ministre. Une sanction intervenue après l’expiration de l’ultimatum de quarante-huit heures qui lui a été infligé par l’UNPC pour faire amende honorable en s’excusant publiquement. Le garde des sceaux ne s’est pas plié et n'a pas publiquement retiré les insultes proférées à l’endroit des journalistes. « Faute de s’être exécuté, aucun média en RDC ne parlera de Thambwe Mwamba ni ne couvrira ses activités », argue-t-on du côté de l’UNPC.

Pendant que les journalistes font monter la pression sur le ministre de la Justice, l’on apprend qu’une médiation serait en train de se mettre en place à l'initiative du Premier ministre qui aurait pris l'affaire à son compte. « En sa qualité de chef du gouvernement, le Premier ministre s’est investi pour éteindre le feu afin de préserver la paix sociale pendant cette période très sensible de la vie nationale », peut-on lire dans le communiqué ayant sanctionné l’entretien que Bruno Tshibala a eu, le 24 juillet, avec Kasonga Tshilunde, le président de l’UNPC.

    

Alain Diasso
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