Alors que d'autres noms étaient avancés comme éventuels dauphins, plusieurs composantes de la plate-forme électorale que chapeaute l'actuel chef de l'Etat ont plutôt jeté leur dévolu sur sa personne pour être leur candidat au prochain scrutin présidentiel.
À une semaine de la fin de l’opération d’enregistrement des candidatures à la présidence de la République, les potentiels candidats, tant de la majorité présidentielle que de l’opposition, continuent à traîner les pieds. Une nonchalance qui tranche nettement avec la célérité ayant caractérisé l’annonce avec pompe de leur candidature. A présent que le moment est venu de matérialiser cette ambition en faisant acte de candidature auprès du Bureau de réception et de traitement de candidatures (BRTC), plusieurs se rebiffent. Le jeune Seth Kikuni qui a postulé en indépendant, il y a quelques jours, est le seul à avoir franchi le rubicond pendant que les autres attendent encore. Peut-être que les choses vont se précipiter avec l’arrivée attendue ce mercredi 1er août de Jean-Pierre Bemba, suivie le 3 août de Moïse Katumbi. Les deux opposants entendent déposer leur candidature en personne pour le scrutin présidentiel.
A la majorité présidentielle, la stratégie est connue. Le candidat qui sera investi par le Front Commun pour le Congo (FCC), plate-forme électorale placée sous l'autorité morale de Joseph Kabila, sera connu à la veille de la fermeture des BRTC. En attendant, des réunions se multiplient à Kingakati, la ferme privée du Raïs située à l’est de Kinshasa avec, sur la table, l’épineuse problématique de la désignation de celui qui portera les couleurs du FCC pour la course à la magistrature suprême. Des indiscrétions recueillies, il appert que les lignes n’ont véritablement pas bougé depuis l’amorce de cette série de conciliabules. La question du dauphinat paraît ne plus être d’actualité, reléguée au second plan par la campagne menée tambour battant en faveur d’un troisième mandat de Joseph Kabila.
Alors que certains noms avaient été avancés dès la première réunion comme éventuels dauphins de Joseph Kabila, au nombre desquels Matata Ponyo ou encore Modeste Bahati Lukwebo, les circonstances ont imposé une autre lecture des faits, ou mieux une autre perception par rapport à cette équation à mille inconnues. « Le dernier discours de Joseph Kabila devant le congrès dans lequel il a éludé la question de sa mandature a entretenu le flou et rajouté à la confusion au sein d’une famille politique où la gestion des ambitions relève souvent d’un tabou, surtout lorsqu’elle touche au domaine de l’autorité morale », fait observer un analyste sous le sceau de l’anonymat. Il n’est pas très loin de la réalité car en dehors de Joseph Kabila, aucun autre nom n’est désormais avancé pour être le candidat du FCC à la présidentielle.
C’est sur ces entrefaites que plusieurs autres composantes du FCC proposent le nom de Joseph Kabila comme candidat président tout en sachant que la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat. « Il s'agit d'une expression de la démocratie au sein du FCC (…) Ces composantes sont libres d'avancer le nom de leur choix », a indiqué Serge Kadima, communicateur de la majorité présidentielle cité par actualités.cd.
Ayant réitéré, le 19 juillet dernier sa promesse de respecter la Constitution, Joseph Kabila est plus que jamais seul devant sa conscience et ses responsabilités, parce que devant faire le choix entre le respect de la parole donnée et la satisfaction de la boulimie de sa nouvelle famille politique.