Dans une analyse de la situation publiée le 31 juillet dernier à Brazzaville, le Parti social-démocrate congolais (PSDC) de Clément Mierassa évoquant la question, a parlé d’une situation préoccupante.
Pour ce parti, beaucoup de Congolais sont restés dubitatifs quant à la situation de conformité de certains partis à la loi. Déjà, a renchéri cette formation, lors de la rencontre du 11 juin de cette année, le ministre de l’Intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, parlait de 49 partis, avec le risque que 5 de ceux-ci soient éliminés.
Curieusement, relève le PSDC, par un texte non référencé du 12 juin, le préfet directeur général de l’administration du territoire publiait la liste des 49 partis politiques annoncés auxquels s’ajoutaient six autres après exploitation des rapports venant d’arriver des départements qui indiquaient également que le travail se poursuivait au rythme de l’arrivée des rapports des départements.
Cette démarche, selon le PSDC, n’a pas convaincu plusieurs Congolais. C’est ainsi que dans l’interview qu’il a accordé au Journal la Semaine Africaine n°3803 du vendredi 6 juillet 2018, sous le titre : « Une liste des partis ? Que veut le pouvoir ? », Christophe Moukouéké déclarait, « Cela nous pousse davantage à se poser la question de savoir ce que veut le pouvoir. C’est une provocation. Sur cette liste il n’y a pas dix partis qui remplissent les conditions énoncées. J’en connais qui à la limite n’ont même pas un siège au niveau national. Ce n’est pas sérieux ».
Pour le PSDC, beaucoup d’autres compatriotes ont partagé ce point de vue. Dans la démarche retenue ici, poursuit le PSDC, l’on a cherché à s’appesantir sur les aspects liés à deux articles. L’Article 11 de la loi n°20-2017 du 12 mai 2017 qui dispose que : « les partis politiques, outre le siège national, doivent avoir des membres et des sièges permanents dans tous les départements ».
Comme la confiance n’exclut pas le contrôle, l’on a choisi de faire une enquête sur le terrain en ne se préoccupant que des cinquante-quatre oucinquante-cinq partis jugés soi-disant conformes. Si l’on admet qu’il a pu y avoir des omissions poursuit ce parti, les tendances sont claires et indiquent formellement qu’au 12 juin 2018, il n’y avait pas cinquante-cinq partis conformes à cette disposition. « On peut même énoncer que près de 23 partis retenus n’avaient à cette date aucun siège visible dans 11 des 12 départements que compte le Congo. Ce qui donne de la force à la question de savoir : Que veut le pouvoir ?
Ce parti a rendu public un tableau faisant ressortir quelques exemples. Pointe-Noire et le Kouilou, 28 partis sur 55 déclarés ont un siège départemental ; pour le Niari, on en compte 18 ; la Bouenza 19, la Lékoumou 15, 9 dans le Pool, 8 dans les Plateaux, 2 dans la Cuvette, 5 dans la Cuvette-Ouest, 6 dans la Sangha et enfin 6 dans la Likouala.
L’on pourrait peut-être déplorer quelques omissions, a fait savoir ce parti, mais la conclusion est claire au vu de la tendance. C’est que jusqu’au 12 juin 2018, il n’y avait pas 55 partis qui possédaient des sièges dans tous les départements du Congo.
Il apparait que la conformité à la loi ne se limite pas uniquement dans ce cas à la possession des sièges dans chaque département a souligné ce parti. Ledit article stipule entre autres que : « Les partis ont le devoir de : se conformer à la Constitution et notamment aux lois et règlements en vigueur se rapportant aux libertés publiques à savoir, la liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique, former et informer leurs militants sur les valeurs républicaines et de paix ».
Enfin, pour le PSDC de Clément Mierassa, le gouvernement est pris en flagrant délit d’intolérance politique et qu’il doit tirer les conséquences de cette situation à la fois regrettable et déplorable.