Le bulletin épidémiologique du ministère de la Santé indique que depuis le début du mois d’octobre, une augmentation importante du nombre de nouveaux cas a été observée principalement à Beni.
Entre le 1er et le 11 octobre, trente-neuf nouveaux cas ont été rapportés dont trente-deux seulement à Beni, ce qui représente 82% de tous les cas rapportés sur cette période. Plus spécifiquement, trente-cinq de tous les nouveaux cas ont été rapportés entre le 4 et le 11 octobre. Sur ces trente-cinq cas, vingt-neuf étaient à Beni, soit 82%. La situation épidémiologique du 11 octobre note pour les deux provinces, à savoir le Nord-Kivu et l’Ituri , que deux cents cas de fièvre hémorragique ont été signalés, dont cent soixante-cinq confirmés et trente-cinq probables. Sur les cent soixante-cinq confirmés, quatre-vingt-dix sont décédés et cinquante-trois sont guéris. Les autres sont hospitalisés dans les différents centres de traitement d’Ébola installés.
Il est à déplorer un incident malheureux survenu lors des obsèques d’une femme décédée d’Ébola à Beni. Selon le ministère de la Santé, le 10 octobre, des membres de la communauté ont dérobé le corps d’une femme décédée au centre de traitement d’Ébola de Beni lors de son acheminement vers le cimetière. Lorsque la femme est décédée, la famille a demandé à l’équipe de la riposte de faire quelques concessions concernant la cérémonie d’inhumation de la défunte. Ils ont notamment demandé à ce que le corbillard soit conduit par une de leurs connaissances et que cinq membres de la famille portent l’équipement de protection individuelle afin de pouvoir porter le cercueil. Cette demande a été acceptée par l’équipe de la riposte à condition que le cortège soit suivi par un véhicule de la police.
Alors que le cortège se dirigeait vers le cimetière, le conducteur du corbillard a soudainement changé de route afin de rentrer à toute vitesse dans la parcelle de la famille située dans le quartier de Butsili dans la ville de Beni. Arrivés dans la parcelle, plusieurs jeunes d’un quartier voisin ont alors violemment chassé les policiers et gardé le corps avec eux. Pris de panique et s’étant rendu compte de leur erreur, ils sont finalement allés au cimetière avant la fin de la journée et ils ont laissé les cinq membres de la famille portant l’équipement de protection individuelle procéder à l’inhumation de la défunte.
Le 11 octobre, plusieurs membres de la famille se sont volontairement présentés à l’hôpital général de Beni afin de se faire vacciner. Ils ont garanti que personne n’a manipulé le corps de la défunte entre le centre de traitement d'Ébola et le cimetière. Le cercueil et le sac mortuaire n'ont pas été ouverts. Par ailleurs, les habitants du quartier de Butsili ont tenu une réunion extraordinaire jeudi au bureau de quartier et ils ont fait une déclaration pour présenter leurs excuses aux équipes de la riposte. Les jeunes du quartier ont promis qu’ils ne permettraient plus qu’une telle situation se reproduise dans leur quartier.