Il s’est tenu, en début de ce mois au Mémorial Pierre-Savorgnan-de Brazza, un colloque scientifique ayant pour thème « Vie et existence dans le Royaume Kongo ». À cette occasion, le critique littéraire Willy Gom a présenté au public le nouveau roman du très prolifique écrivain congolais qui compte déjà à son actif vingt-trois ouvrages.
Édité par Edilivre, "Les fils du serpent royal" est un récit fantasmagorique qui fait le lien entre le royaume Kongo et l’Égypte pharaonique. Comme quoi, les peuples Kongo seraient une émanation des civilisations nilotiques.
À en croire l’auteur, la légende des fils du serpent royal est « l’histoire inédite des fils de la haute Ethiopie, seigneurs de l’ancienne Nubie, qui quittèrent jadis la terre sacrée de Kémi ( l’Égypte) pour s’installer à cheval du Nil noir (fleuve Congo), dont la métropole fut N’tôtela » (p.11).
Cette épopée repartie en cinq chapitres est un conte historique ou mieux, un mythe qui renvoie le lecteur à l’histoire des peuples des deux prestigieux fleuves d’Afrique que sont le Nil et le fleuve Congo. Tout le récit se focalise sur deux futurs jeunes époux. Cléopâtre, princesse égyptienne dont la beauté légendaire fit dire à Blaise Pascal, penseur français du XVIIe siècle, « le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la Terre aurait changé » ; et Addax, un soldat égyptien.
La Vénus du Nil qui refuse d’épouser de riches et puissants prétendants tombe sous le charme d’un jeune guerrier qui lui sauve la vie contre quatre redoutables assaillants. Ce qui aboutit à des fiançailles, comble de malheur de tout un village tenu d’organiser une résistance pour neutraliser les ennemis mystérieux qui s’opposent à ce projet de mariage.
Le narrateur transporte l’esprit du lecteur dans un voyage onirique vers un passé lointain où le merveilleux côtoie le vécu. La plume alerte et exercée de Ramsès Bongolo exhume, à travers cette fiction, des réalités immémoriales pouvant servir de repères à la jeunesse africaine victime d’une certaine amnésie historique.
Comme Astérix et Obélisque pour les Français, ou Dragon Ball Z pour les Japonais, les Africains de même doivent normalement, à l’image d’Amadou Hampaté Ba, revisiter leur culture pour nourrir leur inspiration et enrichir leurs œuvres littéraires et artistiques. Mais toutefois sans s'enfermer dans le carcan identitaire.