On entend souvent dire qu’entreprendre au Congo c’est difficile, pourtant pas impossible comme le soutient le jeune entrepreneur dans cet entretien accordé aux "Dépêches de Brazzaville". Entre motivation et détermination, il écrit depuis peu sa propre histoire professionnelle.
Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) : Pouvez-vous vous faire connaître à nos lecteurs ?
Reince Trésor Gandou (R.T.G.) : Je suis Reince Trésor Gandou. Agé de 28 ans, je suis dirigeant du cabinet Human formation consulting (HFC), initiateur de la conférence Elikia et membre de l’Association des jeunes de la Cémac (Ajec).
L.D.B. : Parlez-nous de votre univers professionnel…
R.T.G. : Avec une licence en réseau informatique et un master en management stratégique des entreprises, l’entrepreneuriat c’est depuis Casablanca que je l’ai commencé en créant une société de négoce là-bas. Et quand je reviens à Brazzaville, je constate qu’il y a beaucoup d’écoles et centres de formation. Alors, je me dis tout cela a un sens si et seulement si les gens savent s’y repérer. D’où, mon cabinet en conseil. Et Elikia, ce concept mis en place au sein de notre cabinet HFC, a pour but d'aider à mieux affronter le monde professionnel en amenant les gens à une vision des choses adaptée au siècle présent. Sinon, il en découle des frustrations et des accusations inutiles.
L.D.B. : Quel est l’intérêt de ce que vous faites à HFC, tant pour les entreprises que pour les particuliers ?
R.T.G. : L’intérêt c’est que nous mettons auprès de nos cibles les meilleures pistes de formation disponibles sur le marché, par rapport à leurs attentes et ce, à un coût raisonnable. Aux jeunes, on leur propose l’orientation scolaire et le coaching.
L.D.B. : Le 12 octobre, s’est tenue la première conférence Elikia dont vous êtes l’initiateur. Pourquoi ce concept et quels en sont le bilan et les perspectives?
R.T.G. : À travers ce concept, nous voulons simplement susciter de l’espoir aux jeunes qui semblent encore assez ignorants de leur potentiel. Le bilan est mitigé mais beaucoup positif. Aujourd’hui, on semble être face à une jeunesse enthousiaste à la facilité et à l’attente, moins audacieuse. Ainsi, pour les prochaines éditions, nous espérons vaincre cet état d’esprit en les emmenant à être plus soucieux de leur lendemain. Car s’ils ne payent pas pour leur réussite, ils payeront certainement pour leur échec. Aussi, nous concevons d’autres éditions à Pointe-Noire et Dolisie.
L.D.B. : Quelles sont les difficultés majeurs rencontrées en matière d’entrepreneuriat en République du Congo ?
R.T.G. : Si certains pensent que le plus difficile c’est le financement, j’estime que c’est plutôt la formalisation du projet. En effet, cela voudrait dire que l'on doit savoir ce qu’on veut et où l’on va. Quand le projet est bon, il attirera forcément des financements. Un autre obstacle, c’est de croire que pour qu’un projet soit bon, il faut un gros budget. Même avec 5000 FCFA, on peut débuter. A cela, il faudrait ajouter la volonté et la détermination. C’est étonnant d’entendre des gens dire qu’ils n’ont pas de quoi entreprendre alors qu’ils ont des smartphones et un mode de vie luxueux!
L.D.B. : Un message à tous ceux qui ont le talent ou la soif d’entreprendre mais qui hésitent encore ?
R.T.G. : Hésiter c’est bien, pourvu que ce soit une hésitation constructive. Ainsi, je les conseillerai d'entreprendre par passion et non par alternative. Qu'ils ne baissent pas les bras devant les difficultés mais qu'ils les contournent. Aussi, ils ne doivent pas hésiter à demander conseil à HFC qui est à leur disposition.