L’ONG pense que la fermeture de tous les cachots clandestins non reconnus par la loi à travers le pays devrait être comptée dans le nombre de promesses que chacun de ces candidats fait à la nation congolaise et à la communauté internationale, en cas d’une élection à sa faveur.
La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) regrette que sur les vingt candidats présidentiables qui ont déjà présenté leurs programmes de société, seul le candidat de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Félix Tshilombo Tshisekedi, y ait fait allusion à l’existence des cachots clandestins en RDC. A en croire cette ONG, ce dernier a promis, une fois élu Président de la République, de fermer tous ces cachots clandestins non reconnus par la loi, à travers le territoire nationale.
Ce constat amène la FBCP à se demander et à poser aux autres candidats présidents de la République, comment peut-on déjà aller aux élections transparentes, crédibles et apaisées avec un grand nombre des détenus aux cachots clandestins des services de sécurité parsemés dans tout le territoire national dont l’Agence nationale des renseignements (ANR), la sécurité militaire (Demiap), le Conseil national de sécurité, au cachot situé aux Camps Lt. Col. Kokolo, Tshatshi, etc. ?
Pour la FBCP, en effet, même si le pouvoir fait observer qu’il y a les OPJ compétents dans les instances judiciaires, à l’ANR et la Demiap, ces derniers ne seraient pas au-dessus de la loi. L’ONG dit ; devant ces faits, tenir le Procureur général de la République responsable des détentions illégales et arrestations arbitraires, étant donné qu’aucune loi n’autorise la détention préventive au-delà de 48 heures alors que dans ces endroits, il y a des personnes qui ont fait des années.
Faire dans le bon sens
La FBCP, qui félicite le Front commun pour le Congo (FCC) pour son meeting tenu le samedi 26 octobre 2018 pour la présentation de son candidat à la présidentielle, le Député Emmanuel Ramazany Shadary, interpelle ce dernier en vue d’inscrire dans son programme de société à présenter, la fermeture de tous ces cachots clandestins non reconnus par la loi en vigueur. « On ne peut pas avoir une élection purement démocratique avec certains membres des partis politiques détenus, comme c’est le cas de Christian Rumy et autres membres des partis politiques de l’opposition », a noté cette ONG de défense des droits de l’homme.
Aussi, cette organisation continue à demander qu’une enquête soit diligentée en vue de démasquer certains agents de l’ANR qui fabriquent de faux rapports en vue de faciliter les arrestations des personnes innocentes, qui sont, par ailleurs, arbitrairement et illégalement détenues.
Citant un ancien administrateur général de l’ANR, l’ONG se convainc qu’aucune loi n’autorise les agents de ce service de procéder aux arrestations arbitraires. Pour cette source citée, leur devoir serait de fournir les éléments à la police, qui a le droit d’arrêter le suspect. « Mais au contraire, les OPJ de la Police nationale congolaise, qui ont prêté serment devant le ministère public, préfèrent envoyer des suspects à l’ANR que de les transférer au parquet », regrette la FBCP.
Notant les enquêtes menées dans le pays, cette association relève, en effet, qu’il y a plus de cinq mille Congolais et étrangers détenus dans les cachots clandestins à travers la RDC. L’ONG exige leur libération ou leur transfèrement vers les juridictions compétentes ou leurs juges naturels afin être jugés selon la procédure et la loi.
La FBCP demande au candidat du FCC et à tous les autres candidats présidents de la République, de mettre l’aspect de la Droit de l’Homme au-dessus de leurs programmes de société. Parce que, souligne l’ONG, c’est le non-respect des droits fondamentaux qui est à la base des mouvements massifs des Africains, particulièrement des Congolais, qui fuient leurs pays pour d’autres où ils pensent mieux vivre. « C’est le cas de plus 380 mille Congolais expulsés de l'Angola dans des conditions infra-inhumaines », a regretté la FBCP.