Les premiers électeurs ont commencé à grossir les rangs du centre d'inscription érigé au niveau de Saint Damien de Brikin, dans la commune de Ngaliema, dès 6 h. Il faut dire que l’averse qui s’est abattue sur la ville de Kinshasa n’a pas facilité la tâche, avant l'amélioration de la situation avec la fin de la pluie.
Avec ses 482 527 enrôlés, Ngaliema est la commune kinoise qui compte le plus grand nombre d’électeurs, juste derrière la commune de Kimbanseke avec ses 527 448 enrôlés. La troisième commune en nombre d’enrôlés est Masina, avec ses 355 667 électeurs. En dehors des candidats à la présidentielle, plus de six cents candidats à la députation nationale s’affrontent pour les quelque quatorze sièges prévus pour la circonscription de la Lukunga constituée au total de sept communes, dont celle de Ngaliema. Ils sont deux cent quarante-six candidats à chercher à occuper les cinq sièges de la Lukunga au niveau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa. Au regard du nombre important des candidats en lice, la commune de Ngaliema a bénéficié d’un intérêt particulier mais la campagne électorale n’a pas connu l’ampleur attendue initialement.
Ce dimanche, l’école Saint-Damien, une des grandes écoles du quartier populeux de Brikin, a vu arriver ses premiers électeurs aux premières heures du matin. Une petite file a commencé à se former avant de grossir au fur et à mesure au centre électoral érigé au sein de l’établissement. « Ces personnes ont bravé la pluie pour venir voter. La situation va s’empirer certainement à la fin de la pluie », lançait un usager du transport en commun. En fait, la forte pluie a provoqué quelques dégâts au niveau de l’avenue Tourisme, au bord du fleuve. Plus haut, dans les quartiers voisins, notamment ceux de Pompage ou de Mazal et Mbudi, dans la commune de Mont-Ngafula, les avenues étaient encore sous les eaux le matin. « Voter est un devoir civique. Nous ne le faisons pas forcément pour gagner mais, plutôt, pour exprimer notre avis qui compte. Il faut se mobiliser, c’est notre pays », insistait un électeur.
Si certains électeurs ont fait preuve d’une détermination pour occuper les premières places dès le matin, ce n’est pas le cas pour d’autres plus sceptiques. « Je n’irai pas voter aujourd’hui. Je ne participerai pas à cette mascarade d’élection présidentielle sans enjeu réel car le gagnant est connu. Je vais continuer à transporter des clients pour gagner de l’argent et ramener quelque chose à la maison », expliquait un transporteur de minibus. Ni l’appel à voter du président sortant, Joseph Kabila, ni l’assurance d’un vote transparent du président de la Céni, Corneille Nangaa, n’ont eu des effets sur cette catégorie d’électeurs. « J’irai à l’église et je rentrerai à la maison à la fin du culte : Il n’est pas question de voter », renchérissait un père de famille.