Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Fatshi pour faire court, c’est certainement le quatrième président de la République démocratique du Congo après Joseph Kasavubu, Joseph-Désiré Mobutu, Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila Kabangue. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a rendu publics les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018.
À 55 ans, n’ayant assumé aucune responsabilité publique au pays, le fils du feu opposant Étienne Tshisekedi, va certainement être confirmé chef de l’Etat par la Cour constitutionnelle le 18 janvier 2019. Pour la première fois de l’histoire de la RDC, l’on assistera à une passation civilisée du pouvoir, au terme des scrutins, certes émaillés de quelques incidents et imperfections. L’on souligne que la Céni n’a bénéficié d’aucune aide étrangère pour organiser les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales.
Aussitôt déclaré vainqueur de la présidentielle très tard dans la nuit de mercredi à jeudi 10 janvier 2019 par la Céni avec plus de sept millions de voix, plus de 38 % des suffrages exprimés, Félix Tshisekedi a, face une foule en liesse devant le siège social de l’Union pour la démocratie et le progrès social –UDPS- (parti créé par son père et trois autres compères au début des années 1980 pour s’opposer au feu président Mobutu), d’emblée remercié Dieu, maître de toute circonstance. Ensuite, il a rendu un hommage au président de la République sortant Joseph Kabila, qui « n’est plus un adversaire politique, mais un partenaire ».
Bien avant la publication des résultats par la Céni, Félix Tshisekedi avait accordé une interview à la Radio Top Congo émettant à Kinshasa, au cours de laquelle il avait indiqué son option de restaurer un Etat de droit. Il avait également évoqué l’assainissement de l’administration publique afin de la rendre efficace et pour une répartition équitable des revenus. En ce qui concerne la gouvernance, le nouveau président de la République (en attendant la confirmation de la Cour constitutionnelle), n’exclut pas une coalition avec Lamuka ou le FCC pour trouver la majorité au Parlement. Après avoir longtemps lutté, l’UDPS, à travers Félix Tshisekedi, va enfin gérer la res publica. Ce dernier a donc cinq ans pour concrétiser ses promesses de campagne parmi lesquelles mettre fin à l’insécurité ambiante dans l’est du pays, allusion faite à Beni et Butembo où le vote a été reporté par la Céni pour mars 2019. L’on attend donc voir Fatshi à l’œuvre.