L'ancien directeur de campagne du président élu, Félix Tshisekedi, aura pour mission essentielle d'identifier la majorité parlementaire, conformément à la Constitution.
Pendant que la Cour constitutionnelle est en train de traiter les contentieux électoraux dont celui opposant Martin Fayulu au président élu, Félix Tshisekedi, des tractations ont bel et bien commencé dans le camp du Cap pour le changement (Cach), dans la perspective de la formation du prochain gouvernement. Aussitôt après la décision de la Haute Cour que Cach estime être en faveur de son leader dont il attend l’entérinement de sa victoire électorale, le plus dur va certainement commencer. Premier acte, nommer, conformément à la Constitution, un informateur qui sera chargé d'identifier la majorité parlementaire. À l’hôtel Béatrice à Kinshasa, où le nouveau président a pris ses quartiers, l’heure est aux concertations pour dénicher la personne qui peut mener à bien cette tâche. Deux noms circulent déjà, Vital Kamerhe et François Muamba mais la balance semble bien pencher du côté du premier avec, pour argument de taille, son apport significatif dans le plébiscite du nouveau président.
La tâche ne sera pas facile pour Vital Kamerhe, ancien président de l'Assemblée nationale, surtout que le Front commun pour le Congo (FCC) disposerait de trois cent cinquante députés provisoirement élus, en attendant la décision de la Cour constitutionnelle. D’après des sources sur place, l’informateur à qui Félix Tshisekedi jettera son dévolu aura la mission de rallier à la cause du Cach les députés nationaux élus sous le label FCC dont plusieurs se retrouvent dans ce camp politique sans grande conviction. Un exercice somme toute périlleuse lorsqu’on sait qu’à ce stade, le FCC trône en tête du peloton en termes de députés élus, quitte à ce que ces derniers confirment effectivement leur appartenance à cette famille politique par le biais des consultations que va amorcer l’informateur. « Vital Kamerhe doit tout faire pour amener les caciques du FCC à adhérer au Cach s'il veut devenir Premier ministre », entend-on dire dans les allées de l’hôtel Béatrice.
Le prochain informateur aura-t-il les coudées franches pour faire basculer la donne au profit du nouveau président élu qui, faute d’une majorité à l’Assemblée nationale, risque d’être réduit à sa plus simple expression ? Entre-temps, dans le camp du FCC, on parle déjà d'une probable coalition avec Cach afin de constituer une majorité parlementaire. Autant dire que l’informateur dispose d’une marge de manœuvre assez réduite pour parvenir à cette fin lorsqu’on connaît la discipline qu’ont toujours affichée les membres du FCC face aux enjeux politiques qui se présentent à eux. Une certaine opinion pense que les dés sont déjà jetés et la majorité parlementaire déjà connue, tout le reste n’étant que de la pure formalité. Un véritable test de loyauté à l’autorité morale pour les caciques du FCC obligés de choisir entre la fidélité qui lui est dévouée et l'adhésion à la coalition Cach, moyennant promesse d’un poste ministériel. Dossier à suivre.