Craignant la non comparution de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé devant la Cour pénale internationale en cas de besoin, les procureurs objectent leur libération. Les procureurs veulent faire appel de leur acquittement
Bien qu'acquittés le 14 janvier de leurs accusations de crimes contre l'humanité, l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, et son ministre Charles Blé Goudé restent dans leurs cellules respectives jusqu'à une nouvelle audience le 1er février, a annoncé, la chambre d'appel de la Cour pénale internationale (CPI). "La détention de M. Laurent Gbagbo et de M. Charles Blé Goudé sera maintenue en attendant l'examen de l'appel" du procureur sur leur mise en liberté, auraient décidé les juges à la majorité. La chambre d'appel "a programmé une audience, le 1er février 2019, pour entendre d'autres arguments sur cet appel", a précisé la Cour basée à La Haye (Pays-Bas) dans un communiqué. Les procureurs veulent faire appel de leur acquittement.
En première instance, les juges avaient ordonné la mise en liberté immédiate des deux hommes après leur acquittement. Un acquittement sitôt suspendu en raison d'un appel de l'accusation. Les procureurs craignent que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ne comparaissent pas devant la Cour si leur présence est requise dans le futur, selon eux. L'accusation a l'''intention de faire appel'' de l'acquittement.
Détenu depuis sept ans à La Haye, l'annonce de l'acquittement de laurent Gbagbo avait provoqué des scènes de liesse chez ses partisans partout dans le monde et dans l'ensemble des pays subsahariens, créant une certaine incompréhension du côté des familles des victimes. L'appel de l'accusation a créé une onde de choc d'un ''deux poids deux mesures'', en l'absence de condamnation du côté du camp adverse à la prison de la Haye. Arrêté en avril 2011, Laurent Gbagbo est le premier ancien chef d'État à être remis à la Cour pénale internationale.