Le dernier documentaire en date du réputé jeune réalisateur congolais, Dieudo Hamadi, est en lice avec vingt autres réalisations dans le cadre de la vingt-sixième édition de l’événement culturel de Ouagadougou, prévu du 23 février au 2 mars.
Le long métrage de soixante-quatorze minutes, sorti l’an dernier et présenté en première mondiale à la Berlinale, est l’unique réalisation de la République démocratique du Congo (RDC) inscrite cette année au programme du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Unique peut-être mais pas des moindres quand on sait le travail de qualité produit par Dieudo Hamadi. En effet, "Kinshasa Makambo" à lui seul a déjà glané trois prix et participé à une quarantaine de festivals jusqu’ici. Dieudo Hamadi jouit ainsi d’une renommée internationale bien méritée à la faveur des prix qu’il n’a de cesse remporter de par le monde. Sa présence au vingt-sixième Fespaco n’est donc pas sans réjouir le monde du septième art congolais qui nourrit l’espoir de le voir revenir au pays avec une nouvelle récompense.
Tourné entre fin 2016 et début 2017, "Kinshasa Makambo" retrace la lutte de trois jeunes activistes, Christian, Ben et Jean-Marie pour l’alternance politique et la tenue d’élections libres en RDC. Dans ce film, il est question de démocratie, de l’engagement et de la contestation du pouvoir de l’ex-président Kabila qui vient tout juste de passer le flambeau à Félix Tshisekedi après les élections tenues finalement le 30 décembre 2018. Ces élections attendues depuis décembre 2016 étaient justement l’objet de la lutte menée par les trois protagonistes du documentaire. "Kinshasa Makambo" cadre tout particulièrement avec l’une des trois dimensions du prochain Fespaco qui fête ses 50 ans. La célébration du cinquantenaire de l’événement placée dès lors « sous la triple dimension de la mémoire, de l’identité et de l’économie » entend à juste titre confronter la mémoire collective « et forger l’avenir d’un cinéma panafricain dans son essence, son économie et sa diversité », a-t-on indiqué.
Les 50 ans du Fespaco
C’est à raison que la programmation du vingt-sixième Fespaco soit marquée par la célébration de son cinquantenaire. De ce fait, « le patrimoine sera mis en valeur à travers la programmation de films classiques des cinémas d’Afrique et de la diaspora avec un accent particulier sur les films restaurés ». Ainsi, une « sélection spéciale pour la célébration du cinquantenaire » a été créée. L’on y retrouvera « les classiques des cinémas d’Afrique et de la diaspora, les films emblématiques des cinquante dernières années » mais aussi « une rétrospective des films étalons d’or de Yenenga » et enfin « les films restaurés du patrimoine des cinémas d’Afrique et de la diaspora ».
Une sélection proposée en marge de la compétition officielle habituelle fondée principalement sur deux grandes sections, à savoir les films de fiction (longs et courts métrages) et les films documentaires (longs et courts métrage). Sans oublier les trois sections parallèles que sont « les films des écoles africaines de cinéma et de l’audiovisuel », « les séries TV » et « les films d’animation ».
L’on note, par ailleurs, que la compétition des séries télévisuelles africaines se tiendra dans « La nuit de la série africaine », un cadre événementiel particulier organisé en partenariat avec les producteurs et les diffuseurs. En outre, les recommandations adoptées en décembre 2017 ont été intégrées dans les innovations inscrites dans l’ensemble de l’organisation du Fespaco 2019. Il s’agit, notamment, « de la revalorisation de la compétition des films documentaires dotée des Etalons et des poulains et disposant d’une salle identifiée pour les galas de projection » ainsi que de « la création d’une nouvelle section pour les films d’animation ».