Au-delà de leur faible rémunération, les magistrats dénoncent les mutations sans frais de déplacement et autres « promotions clientélistes » qui gangrènent leur secteur.
Le secteur de la magistrature n’est pas épargné par la grogne qui, depuis quelques temps, semble vicier l’atmosphère sociale en RDC depuis l’avènement du nouveau pouvoir. Une frange des magistrats donne de plus en plus de la voix pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles qui est loin de refléter leur statut social. Il s’agit précisément d’un groupe des jeunes magistrats qui, d’après actualités.cd, ont pris la liberté de saisir en début de semaine l’ONG de défense des droits humains, ACAJ, à travers un mémo dans lequel ils font part de leurs revendications.
La démarche ainsi amorcée serait prélude à un mouvement de grève que s’apprêterait à enclencher dans les jours à venir lesdits magistrats qui ont déjà rallié à leur cause plusieurs de leurs collègues, tant à Kinshasa qu’à l’arrière-pays, apprend-on. La menace est à prendre au sérieux. C’est ainsi que l’ACAJ à, à son tour, saisit ce 12 février le président de la Cour constitutionnelle qui est en même temps président du Conseil supérieur de la magistrature afin de porter à sa connaissance les revendications des magistrats et voir dans quelle mesure leur donner satisfaction. Dans la correspondance de l’Ong adressée à cette haute juridiction, il est fait état de la situation préoccupante des magistrats qui « disent ne pas comprendre pourquoi sur 100% de fonds alloués par le gouvernement au pouvoir judiciaire, 70% soient déclarés être « affectés au fonctionnement » et que seulement 30% soient affectés à leur paiement. Une situation qu’ils veulent voir être modifiée dans les meilleurs délais avec, en sus, un renversement de la tendance au profit de l’amélioration de leurs rémunérations.
Aussi est-il recommandé au président du Conseil supérieur de la magistrature de faire enquêter sur l’affectation desdits frais et adopter par l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature prochaine un budget « Dotation du pouvoir judiciaire conséquente » visant à améliorer leurs conditions socioprofessionnelles.
Au-delà, le groupe des magistrats frondeurs dénonce les mutations sans frais de déplacement et autres « promotions clientélistes » qui gangrènent leur secteur. Un facteur qui a longtemps contribué au dépérissement de la distribution de la justice négociée dorénavant à la tête du client.