L’écrivaine congolaise se distingue parmi ses pairs. Sa plume engagée témoigne d’une écriture majeure couronnée en fin 2018 par le plus prestigieux prix littéraire de son pays, grâce à son recueil de poésie.
Publié l’année dernière à L’Harmattan, "Pages factuelles" est un recueil de soixante-dix-neuf poèmes. Cet ouvrage dénonce le désordre moral à l’origine des crises politiques et socioéconomiques qui endeuillent la planète en général, plus particulièrement le continent africain.
« Il y a trois maux sans remède, affirmait Amadou Hampaté Bâ : la vieillesse, la mort et la sottise ». Le dernier, semble-t-on comprendre à travers la poésie de Winner Dimixson Perfection, est le mal fondamental de la planète bleue. Cet univers qui peine à se débarrasser de ses pratiques mortifères, en causant sa propre involution. Une sorte de traitre négrière moderne, au cours de laquelle, les uns construisent leur bonheur éphémère sur le malheur des autres.
Les cent huit pages de ce recueil consistent donc à dénoncer les faits qui causent le désarroi et le désenchantement, de façon routinière, en Afrique notamment. La poétesse comme un vigile lucide, explore tous les recoins de vilénies pour laisser exprimer la légitime quête de liberté et de paix sociale. Winner Dimixson Perfection se fait la voix des sans-voix par l’interpellation des consciences, en mettant en évidence les oppressions et en appelant au changement des mœurs.
Ainsi, les richesses naturelles pour lesquelles l’Afrique subit moult complots criminels, profitent à l’épanouissement des peuples et la consolidation de la paix-absence-de-guerre tant désirée par ses fils qui s’exilent en Orient et en Occident par des voies non orthodoxes. L’auteure fustige en même temps les vaines révolutions armées, sources d’une grande paupérisation et d’autres conséquences aussi fâcheuses qu’irréversibles, ou presque. Le recueil immortalise, par ailleurs, quelques non-dits de l’histoire contemporaine au cœur d’un monde lassé et imbu de cruauté.
En effet, par quelques intrusions, la poétesse exprime, sans langue de bois, son attachement aux valeurs universelles et son amour indéfectible vis-à-vis de l’Afrique. « L’hypocrisie, déclare-t-elle, n’existe pas dans mon lexique ».
Winner Dimixson Perfection est enseignante à l’Université Marien-Ngouabi, artiste-peintre et créatrice de mode. Elle a écrit, entre autres, " Les bambous de l’Orient", "Les douceurs éphémères", "Les prédateurs" et "Lumière stellaire".