Célébration : toutes les langues maternelles sont essentielles pour le développement.

Samedi, Février 23, 2019 - 15:15

Placée sur le thème « Des langues autochtones comme facteur de développement, de paix et de réconciliation », la vingtième Journée internationale de la langue maternelle, célébrée le 21 février à l’Institut français du Congo, a mis l’accent sur les peuples autochtones.  

Dans son message prononcé à cette occasion, la directrice générale de l’Unesco, Audrey Azoulay, a fait savoir que « toutes les langues maternelles comptent, et elles sont essentielles pour construire la paix et soutenir le développement durable. Car, elles facilitent des compétences de base de la lecture, de l’écriture et du calcul dans les premières années de scolarisation. », a-t-elle indiqué, tout en mettant un accent particulier sur les langues des peuples autochtones qui, selon elle, sont un facteur de développement.

La directrice générale a par ailleurs interpellé tous les Etats membres de l’Unesco, les acteurs de l’éducation et leurs partenaires à œuvrer pour le maintien et la survie de ces langues ainsi qu’à reconnaître et à réaliser les droits des peuples autochtones. « Les peuples autochtones ont toujours exprimé leur souhait d’avoir un enseignement dans leur langue » 

Pour sa part le ministre de la Culture et des arts a souligné dans son message lu par Jean Omer Ntady, que personne ne sera laissé de côté y compris le peuple autochtone. Pour lui, la langue en tant que vecteur du patrimoine culturel immatériel participe à l’apprentissage des savoirs traditionnels, la socialisation et également aux échanges entre les communautés, les groupes et les individus. Le ministre a invité les Congolais  à porter toute leur  attention sur les droits des peuples autochtones, « c’est de cette manière que nous pourrons faire participer toutes les communautés au développement durable. »

Ainsi, plusieurs associations, institutions et groupes travaillent pour la sauvegarde et à la promotion de ces langues. Ils ont instruit tour à tour l’auditoire sur l’importance de celles-ci encore appelées langues premières que beaucoup des gens parlent moins ou pratiquement pas. « C’est la première langue qu’on apprend à parler, c’est une langue qui s’impose à nous en premier, c’est une langue intra- communautaire. Cette langue nous fait appartenir à un milieu d’origine, elle nous sert d’appui pour apprendre une autre langue.  On l’apprend de manière inconsciente contrairement aux autres langues que l’école nous impose.  Le français est reconnu dans le pays, il a un statut officiel, c’est une langue que nous sommes obligés d’utiliser quand nous nous rendons dans les administrations demander des services », ont-ils expliqué  

Pour eux, les enfants doivent déjà bien appréhender la langue maternelle, ils sont censés la parler quand ils sont à la maison, c’est un outil d’enseignement. Selon eux, les enfants qui appréhendent mieux la langue maternelle parallèlement à la deuxième langue sont beaucoup plus évolués et sont capables de faire une transcription rapide en langue officielle. Et disent, certains parents n’arrivent pas à conserver leurs langues car, ces dernières sont menacées de disparition. Pour éviter toute disparition, ces associations, institutions et groupes élaborent les différents manuels en langue maternelle et nationales, ils organisent des séminaires de formation ainsi que des échanges en langue vernaculaire. « Les langues maternelles jouent un rôle primordial dans le processus d’apprentissage en alphabétisation, elles constituent un médiateur affectif et culturel. »

A cet effet, le ministère de l’Enseignement primaire et secondaire et de l’alphabétisation travaille déjà avec l’Institut national de recherche et d’action pédagogiques (l’Inrap) pour l’introduction des langues nationales dans le curricula des formations dès le cycle primaire.

Rosalie Bindika
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