Autrefois, pour se procurer quelques ustensiles de cuisine tels seau, marmite, cuvette, gobelet, cuillère…, la plupart des Brazzavilloises passaient la commande auprès d’un chaudronnier. Avec l’irruption depuis quelques années des objets en plastique sur le marché national, nombreuses ont perdu ce reflexe.
La chaudronnerie tend à disparaître au Congo et certains artisans du secteur, pour se prendre en charge, sont obligés de migrer vers la soudure et bien d’autres secteurs d’activité plus prometteurs.
« Il est difficile actuellement de trouver un client qui sollicite une cuvette ou une cuillère. Les quelques rares sont des femmes qui viennent de mettre au monde. Elles ont souvent besoin d’un seau en aluminium pour chauffer de l’eau », a confié un chaudronnier exerçant à Poto-Poto depuis six ans.
« Il y a deux ans, nous faisions à la fois chaudronnerie et soudure. Actuellement, on ne fait plus que la soudure. Car, on a plus de chance d’avoir une commande de portail ou des gouttières que d’un seau ou d’une marmite », a revélé un chaudronnier converti en soudeur.
Justifiant leur préférence pour les objets en plastique bien que moins durables et plus salissants, les femmes abordées ont, chacune, évoqué une raison. C’est le cas de Véronique, une ménagère qui a indiqué : « il y a plusieurs années que je n’ai plus utilisé des seaux en aluminium. Ça coûte cher et c’est lourd lorsqu'ils sont remplis d’eau. Le plastique est très pratique et moins cher. Avec 800 FCFA, je peux m’acheter une petite cuvette ».
Et Emilie de renchérir : « Les objets en plastique sont venus nous faciliter la tâche. Car, l'on peut s’en procurer dès que l'on en a besoin. Ce qui n’est pas le cas chez un chaudronnier, où il faut attendre quelques jours. En plus, ils ne respectent pas des rendez-vous ».
Notons que le plastique reste un matériau difficile à recycler. Ses déchets sont très encombrants et c'est un polluant direct. Aussi n'est-il pas biodégradable avant plusieurs années.