Assainissement de l’administration publique : le gouvernement passe aux actes

Lundi, Février 25, 2019 - 11:30

Trois ans après le recensement général des agents de la Fonction publique, les salaires de 4525 agents qui ne se sont pas présentés seront consignés dès la paie du mois de février.

 

Le vice-Premier ministre, chargé de la Fonction publique, de la réforme de l’Etat, du travail et de la sécurité sociale, Firmin Ayessa, a annoncé, le 23 février, au cours d’une conférence de presse, le début du processus de mise en œuvre des mesures d’assainissement de l’administration publique préconisées par le gouvernement, à l’issue du recensement physique des agents civils de l’Etat.

Le propos liminaire du vice-Premier ministre, que nous passons intégralement, donne la mesure de la détermination du gouvernement à améliorer la gestion du fichier de la Fonction publique au vu des résultats de ce recensement . 

«  Mesdames et messieurs,

Je vous remercie d’être venus nombreux à notre appel pour prendre part à cette rencontre, dont l’objet est de mettre à votre disposition, à vous de la presse, et au-delà de vous, aux agents civils de l’Etat, quelques informations liées à la mise en œuvre progressive des mesures d’assainissement de l’administration publique congolaise, telles que décidées par le gouvernement, lors du Conseil des ministres du 26 novembre 2018, sur la base des préconisations contenues dans le rapport final du recensement physique des agents civils de l’Etat.

Il est important que vous ayez la bonne et juste information pour vous permettre, à votre tour, de bien informer l’opinion afin de dissiper, demain, d’éventuels malentendus et de possibles réactions injustifiées.

Pour rappel, cette opération de recensement, lancée en octobre 2016 par le Premier ministre, chef du gouvernement, a abouti à des résultats de trois ordres :

Première sorte de résultats 

Le dénombrement d’un effectif global de 59 288 agents civils de l’Etat en activité, à la date du 1er janvier 2019.

Deuxième sorte de résultats 

La mise en lumière de la structure et des caractéristiques de notre fonction publique, à travers notamment la répartition géographique et technique des personnels, par département, par ministère, par catégorie, par sexe, et par tranches d’âges avec des prévisions des départs à la retraite, sur cinq et dix ans.

A partir de cette photographie, on sait aujourd’hui « qui fait quoi et où ». En outre, il est à noter la présence de nombreux agents en instance d’affectation ou en surplus dans certains ministères, tandis que les déficits en personnels sont criants à l’intérieur du pays.

Troisième sorte de résultats 

Le décèlement de graves irrégularités sur les carrières administratives et les éléments de rémunération de certains agents civils de l’Etat.

Cet état de choses a conduit le gouvernement à décider de la mise en œuvre de seize mesures urgentes et six mesures d’accompagnement.

Parmi les mesures urgentes, je cite en premier celle qui va entrer en vigueur dès la paye des salaires des agents civils de l’Etat de ce mois de février 2019, et qui pourra faire couler encre et salive. Cette mesure c’est la consignation, dans un mode de règlement (MDR) spécial de contrôle, des salaires de 4 525 agents qui ne se sont pas présentés au recensement, en dépit de nombreuses occasions de rappel aménagées par l’administration. Ce MDR spécial est créé. Les salaires du mois de février 2019 de ces agents ne seront pas virés sur leurs comptes bancaires, pour des besoins de contrôle. Ces agents sont appelés à apporter la preuve de leur appartenance à l’administration publique.

Il s’agit là d’une autre forme de contrôle, pour connaître la situation réelle de ces agents, au cas par cas.

Il faut préciser qu’il s’agit d’une simple consignation de salaire et non d’une suspension ou d’une suppression de salaire.

Un site sera ouvert à l’Ecole africaine des chemins de fer sise à Mpila, à partir du lundi 11 mars 2019, pour recevoir ces agents, selon un calendrier qui sera largement diffusé et affiché dans les différentes administrations publiques.

Les dispositions et modalités nécessaires sont prévues pour la réception et le traitement diligent de toutes les réclamations liées au recensement. Les agents qui apporteront les justificatifs validés, seront intégrés dans la base des données des agents civils de l’Etat. Pour ceux qui, une fois de plus, ne se seront pas présentés audit site, dans un délai d’un mois, le gouvernement prendra acte de leur inexistence et les sortira, tout simplement, des effectifs de la Fonction publique.

Je voudrais aussi vous annoncer que les autres mesures sont en cours d’exécution. Il s’agit, notamment, pour ne pas les citer toutes :

-de la création d’un nouveau fichier des allocations familiales, en remplacement du fichier actuel établi en grande partie sur la base de fausses déclarations. En temps opportun, les agents civils de l’Etat seront avisés sur les dispositions pratiques liées à la mise en œuvre de cette tâche ;

-du retrait systématique des primes et indemnités indûment perçues par certains agents civils de l’Etat. L’exécution de cette mesure est effective depuis plus d’un an et se poursuit sans complaisance ;

-de l’authentification des diplômes, des textes de recrutement ou de promotion, présentés par les agents lors du recensement.

Pour la mise en œuvre de toutes ces mesures, le Premier ministre, chef du gouvernement, a mis en place, sur instruction de son Excellence Monsieur le président de la République, et par note de service n° 0005/PM/CAB du 16 janvier 2019, un comité interministériel élargi à toutes les administrations publiques concernées.

Pour terminer, je sollicite la totale implication de la presse, dans la sensibilisation de toute la communauté des fonctionnaires et autres agents civils de l’Etat, en les exhortant au sens de responsabilité et au civisme. J’en appelle à chaque agent civil de l’Etat de suivre et d’appliquer, sans indifférence ni négligence, toutes les indications utiles émanant du comité interministériel chargé de la mise en œuvre des mesures préconisées par le rapport final du recensement.

Il y va du bien de l’administration publique, du bien de l’Etat et de nous tous. Assainir la gestion des personnels de l’Etat c’est une exigence de bonne gouvernance.

Combattre les ramifications des antivaleurs dans l’administration publique, afin de parvenir à une bonne maîtrise de la masse salariale, c’est encore et toujours une exigence de bonne gouvernance.

Si, tous ensemble, nous y parvenons, nous nous engagerons alors, avec assurance, dans les autres étapes du vaste chantier de la gestion rationnelle de notre Fonction publique. Je pense notamment à :

-l’étape de l’enrôlement biométrique des agents recensés ;

-la mise en place du système intégré de gestion des ressources humaines de l’Etat, grâce au numérique.

Voilà, mesdames et messieurs de la presse, l'objet de notre échange de ce jour, dont j’ai tenu à indiquer les principaux contours en guise de propos liminaire.

Je me tiens à votre entière disposition pour d’éventuelles questions, tout en vous renouvelant mes sincères remerciements pour votre présence. »  

Parfait Wilfried Douniama
Légendes et crédits photo : 
Le vice-Premier ministre, Firmin Ayessa, pendant la conférence de presse/Adiac
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