Le cri du coeur est d'Ambroise Kua-Nzambi Toko, directeur artistique de la chorale Choeur la Grâce, se disant choqué après avoir suivi à la télévision le reportage des obsèques du regretté vice-président honoraire, Yerodia Abdoulaye Ndombasi. Le chef de chœur chevronné a déploré la prestation musicale offerte à l'occasion.
Ambroise Kua-Nzambi a estimé que si la fanfare invitée avait « presque joué son rôle », l’assistance composée de « la crème de l’intelligentsia et des politiciens congolais a chanté pas très juste, même un peu faux ». Pour lui qui assure la direction musicale et artistique de Chœur la Grâce, « c’était bizarre ! », exprimant son désappointement jusqu'à se demander si « le chant choral est-il bien compris au Congo ».
Pourtant, c’est de bon cœur que l’assistance a chanté l’hymne des Comités du pouvoir populaire composé par feu Mzee Laurent Désiré Kabila ! Mais le chef de chœur ne voit pas que l’intention qui à elle seule ne compte pas.
« Si pour une cérémonie officielle, nous voulons faire entonner des chants à l’instar de l’hymne national ou un chant classique, etc., il convient bien mieux d’inviter un chœur pour chanter, s’il vous plaît ! », a-t-il conseillé, étant définitivement d’avis qu’il faut « laisser les chorales interpréter les hymnes dans les salles lors des cérémonies VIP ».
Bien indigné, il est revenu notamment sur l’investiture du chef de l’État, le 24 janvier dernier, soutenant que « "Debout congolais" a été exécuté plusieurs fois ». Et de marteler : « Non, non, nous devons avoir à côté de l’hymne national, un répertoire des chants officiels de la RDC à faire chanter dans toutes les écoles, les cérémonies spéciales et partout ! ». À ce propos, a-t-il préconisé, « le protocole d’Etat, les conseillers principaux du chef de l’État et du Premier ministre, le ministre de la Culture, devraient veiller à ce que les choses soient bien faites ».
Le directeur artistique de Chœur la Grâce a regretté, par ailleurs, que le travail qu'ils ont abattu pendant plus d’une année pour donner une version officielle à l'hymne national, "Debout congolais", n'ait pas été pris en compte, s'offusquant de réaliser que l'argent a été finalement jeté. « J’ai dirigé l’enregistrement de la version française au studio mais jusque-là, l’ancienne version continue à être chantée », a-t-il fait remarquer, ajoutant: « Qu’on se le dise, le beau chant n’est pas dans la bouche des ministres ni des députés, ni des sénateurs ni des généraux, ni des PDG. Il est dans la bouche de l’élite du chant, du choral qu’incarnent Chœur Mgr Luc Gillon, Chœur excellence, La chorale nationale salutiste, Le chœur de ville de l’Eglise néo-apostolique, Chœur La Grace, Vox Disposa, Baobab Voices et Schola Cantorum Akto …».
Pratiquer un chant sérieux
Eu égard au statut particulier de la République démocratique du Congo qui passe pour le pays de la chanson, « l’on devrait pratiquer un chant sérieux », a déclaré Ambroise Kua-Nzambi, poursuivant que ce ne serait que justice que d’en « faire un outil de pédagogie et de transformation des mentalités dans la société ».
Il va jusqu’à proposer des projets de loi aux députés, préconisant, pour commencer, « que désormais une chorale chante utile dans les plénières des assemblées nationales et provinciales avec un répertoire bien concocté pour sensibiliser les députés », sans faire l’impasse sur des thèmes sensibles tels la corruption.
De manière toute particulière, Ambroise Kua-Nzambi lance un plaidoyer pour la création d’un chœur national et des chœurs provinciaux. Pour ce faire, il offre ses services. L’on gagnerait, pense-t-il, à « consulter, mieux inviter le détenteur du Trophée du chef de chœur africain de l’année en 2014 et du Trophée Optimum Cantor de Studio 50 de Télé Congo du meilleur chef de chœur des deux Congo ».