Le manque de rajeunissement des effectifs vieillissant de la fonction publique congolaise est l’une des raisons qui expliquent la hausse des départs à la retraite. Le marché de l’emploi peut ainsi être dopé.
Le rapport final du recensement physique des agents civils de l’Etat révèle souligne que les recrutements réalisés au cours des dix dernières années, au sein de la fonction publique, n’ont pas permis le rajeunissement des effectifs de du fait que l’accès à l’emploi se fait à un âge de plus en plus avancé. Par ailleurs, le relèvement de la limite d’âge d’admission à la retraite respectivement à cinquante-sept ans, soixante ans et soixante-cinq ans, opéré en 2007, a influé sur l’effectif des agents âgés de plus de cinquante ans.
De façon chiffrée, 0, 80% des effectifs de la fonction publique sont âgés de moins de vingt et cinq ans, 13,74% ont un âge compris entre vingt-six et trente-quatre ans, 48,96% appartiennent à la tranche d’âge comprise entre trente-cinq et quarante-neuf ans. Cette dernière catégorie est la plus importante de la fonction publique devant les 36,49% de la tranche allant de cinquante ans à plus. Une réalité qui annonce désormais les départs massifs à la retraite de l’ordre de trois mille agents par année.
Prévisions de départs à a retraite
Dans la période de 2016 à 2018, 5928 départs ont été enregistrés, une moyenne d’environ trois 349 départs par mois. Les prévisions actuelles indiquent que dans cinq ans, environ 12.677 agents soit 21% des effectifs actuels feront valoir leurs droits à la retraite. Dans dix ans, ils seront approximativement 21.033 soit 34% des effectifs actuels. Il s’agit particulièrement des fonctionnaires ayant une forte expérience professionnelle dans l’administration publique.
En réalité, les départs massifs est observés particulièrement dans les secteurs sociaux de base dont l’enseignement primaire et secondaire (4.158 de départs à la retraite prévus au 31 décembre 2022), la santé (1.425 départs sur la même durée).
Par sexe
Dans les cinq prochaines années, 7.851 hommes, soit 62% seront admis à la retraite contre 4.826 femmes, soit 38%. Dans dix ans, 12.658 hommes, soit 60% feront valoir leurs droits à la retraite contre 8.375 femmes, soit 40%.
Conséquences
Les départs massifs à la retraite devraient permettre résoudre, tant soit peu, l’épineux problème du chômage puisqu’en remplacement des partants il y aura création d’emploi au niveau des différents secteurs notamment de base au sein de la fonction publique. Le secteur de l’enseignement est le plus concerné par ces départs. Ce qui expliquent le déploiement de 4160 finalistes des écoles professionnelles de l’enseignement récemment affectés dans différents départements du pays. Le but étant de réduire au moins de 30% le déficit en enseignants dans les écoles publiques.
L’évolution des besoins, en remplacement des départs, nécessitera des efforts en formation car la qualité des agents est un élément fondamental encore que les départs concernent des fonctionnaires ayant une forte expérience professionnelle dans l’administration publique. Dans ce sens, le marché de l’emploi ne peut être ouvert qu’aux compétents pour l’amélioration de la qualité du service public.