Parue aux Editions Edilivre, la pièce de théâtre de Leslynna Bery est écrite en prose, sur cinquante pages. Elle décrit des scènes sur la thématique de la jeunesse africaine et l’immigration.
L’incipit prend son envol à partir du rêve prémonitoire de Mapinda à l’aéroport. Rêve qui la transporte jusqu’au Ghana et s’achève par son arrestation et son expulsion vers son pays d’origine. Agacée, l’héroïne ne jette pas l’éponge. En effet, la dramaturge met à nu les aspirations majeures des jeunes africaines actuelles. Parmi celles-ci, figure la quête du bonheur ou de la réussite hors du continent.
Face à la misère des pays d’Afrique, l’immigration vers l’Occident devient l’option préférentielle. Mais Mapinda, dont le nom signifie « enfant noir », est la seule, à l’instar des autres jeunes filles, à penser que le Ghana est le pays qui puisse lui offrir l’hospitalité. Une telle conception qui vient après avoir eu plusieurs « refus » n’est qu’utopique, car « l’immigration en Afrique là, c’est toujours risqué. Il n’y a de garantie, aucun contrôle des pays comme en Europe », lit-on à la page 33.
A travers cette pièce de théâtre aux scènes captivantes et éducatives, Leslynna Bery invite le lecteur à aimer sa patrie et à renoncer à la vie facile. Des efforts doivent être consentis par les dirigeants politiques d’Afrique pour éradiquer les maux qui poussent les jeunes à prendre le chemin de l’exil, finissant parfois leur vie dans des conditions précaires, dans un ailleurs qui se transforme en une géhenne.
De célèbres proverbes disent que « l’on est mieux chez soi » et que « la vie est un combat ». Donner libre cours à l’immigration peut s’avérer fatal, surtout lorsqu’il s’agit d’une fille.
Fille de l’écrivain congolais Bevic, Leslynna Bery est auteure de plusieurs ouvrages au style différent de ceux de son père. Polyglotte et artiste de scène interdisciplinaire, elle essaie, depuis quelques années, d’explorer le patrimoine immatériel de son pays, pour le promouvoir à travers la plume, le cinéma, le théâtre et le conte.