Pour ce juriste, défenseur des droits de l’homme et penseur congolais libre, cette sentence du Président Felix Tshisekedi serait un mauvais signal pour la lutte contre la corruption.
De l’avis du Président de l’Association africaine pour la défense des droits de l’homme (Asadho), Jean-Claude Katende, la décision de lever la mesure suspendant l’installation du Sénat, qui est prise dans la précipitation, est également un mauvais signal pour la lutte contre la corruption. Affirmant avoir eu l’impression que la menace du Front commun pour le Congo (FCC) a produit ses effets, ce juriste pense qu’il aurait fallu que le Procureur général de la République (PGR) fasse d’abord son rapport intermédiaire sur l’état d’avancement de ses enquêtes à la population, avant que le Président de la République lève la mesure. « Nous connaissons beaucoup de dossiers judiciaires qui ont été trop médiatisés, sous l’ancien Président, Joseph Kabila, dont la suite n’est plus connue à ce jour. Nous ne voulons pas qu’il en soit ainsi pour ce dossier de corruption de Sénateurs et députés provinciaux », a-t-il affirmé, rappelant que le Président Félix et la justice avaient des comptes à rendre aux Congolais sur ce dossier de corruption des sénateurs.
Pour Jean-Claude Katende, en effet, les conclusions du Parquet général doivent être rendues publiques pour que le peuple sache ce qui se passe. Il ne doit pas être question, a-t-il conseillé, de couvrir les personnes mises en cause.
Un Sénat soupçonné de corruptions
Notant que le peuple congolais attendait urgemment le rapport du PGR, le Président de l’Asadho appelle, par ailleurs, les Congolais à être vigilants et prêts à engager le combat démocratique contre les corrompus et les corrupteurs.
Pour Jean-Claude Katende, en effet, les Sénateurs, toutes tendances confondues, devraient se gêner d’aller siéger dans un Sénat installé sur fond de corruption. « Les Sénateurs du FCC, qui ont tout fait pour que le Sénat soit installé en dépit de soupçons de corruption qui jettent un discret sans précèdent sur cette institution prestigieuse, montrent qu’ils ne sont pas pour la rupture, mais la continuité de mauvaises pratiques que le peuple a décriées », a-t-il indiqué.
A en croire ce juriste et penseur libre, « la corruption a tellement détruit la RDC que les Congolais ne peuvent plus permettre que l’opportunité ouverte par l’alternance politique à la tête du pays sombre dans les mêmes travers ou soit embrigadée par ceux-là même qui avaient institutionnalisé la corruption pour leur intérêt et celui de leurs familles ». Le peuple, a-t-il appuyé, doit dire NON. « Nous devons nous mobiliser pour que la corruption ne soit plus le mode de gestion de nos institutions. Nous devons savoir la vérité sur les corrompus et les corrupteurs qui siègent dans nos institutions, surtout le Sénat », a-t-il dit.
Pour Jean-Claude Katende, si le Président Félix Tshisekedi n’est pas capable de faire face à la corruption, le peuple doit se mobiliser pour y mettre fin lui-même. Le peuple, a-t-il rappelé, est au-dessus de tous. « A quoi cela servira d’installer un Sénat sur lequel pèse des soupçons de corruption ? Pourquoi ceux qui n’ont pas corrompu sont-ils pressés d’aller siéger avec les sénateurs corrupteurs sans attendre que la justice fasse le tri ? », s’est-il demandé, rappelant que beaucoup de Congolais sont morts pour que le pays change, pour que la démocratie s’installe, pour que les pratiques honteuses (corruption, mensonge, pillage, violation des droits de l’Homme….) du régime Kabila soient éradiquées. Faisant remarquer à Félix Tshisekedi que les Congolais n’étaient pas morts pour rien, le Président de l’Asadho note qu’il faut alors que les choses changent réellement.