Connues pour leur côté tape à l’œil, les pièces de l’artiste sont un mélange de fraîcheur, de couleurs et d’une petite dose d’anticonformisme ! Ses ambitions, conquérir le marché congolais par sa marque et créer, dans les prochains jours, une école de couture qui valorisera le travail des stylistes et donnera plus de visibilité au secteur de la mode.
Installé au quartier Tchibamba, l’atelier de Nestor Kina abrite pleins de trésors. Bombers, vestes, robes, gilets, paréos, capes, redingotes et accessoires (bretelles, sacs, peignoirs, maillots de bain), le tout conçu avec parcimonie car ce qui compte avant tout pour l’artisan ce sont les finitions. « J’ai horreur de voir les plis sur un habit et le surfilage peu soigneux », lance Nestor, assis derrière sa machine flambant neuve, le mètre au cou.
De la recherche, de l’inspiration, du raffinement, tels sont les mots pour désigner le travail de Nestor Kina, styliste modéliste, la quarantaine révolue. « Ce que je prône c’est avant tout le confort. Quand on porte un habit, on doit se sentir à l’aise quelle que soit la coupe de la pièce », indique le styliste qui ne lésine pas sur les couleurs. Il en use et en abuse. Résultat : ses créations, quoique surprenantes par les coupes et colorées, ont à la fois cette note de fraîcheur et de gaieté qui a conquis au fil du temps sa clientèle féminine et masculine.
« Il faut parfois sortir de l’ordinaire, j’ai horreur des normes, ce qui fait que je travaille par rapport à mon humeur et bien évidemment, je tiens compte de l’effet que cela donne ; et en général, cette combinaison des couleurs est fortement appréciée », fait savoir Nestor Kina, qui a passé beaucoup de temps dans la sape et s’en inspire à volonté.
Par ailleurs, si le styliste reste plus souple en ce qui concerne le choix des tissus, il n’hésite pas pour autant à faire des accords étonnants avec les différentes matières telles que la mousseline, la soie, le raphia, le pagne, etc.
Nestor Kina fait ses premières armes à Brazzaville, plus précisément dans le milieu de la sape. C’est grâce à la formation qu’il a pu se perfectionner. Aujourd’hui, le styliste exhorte les jeunes à se former pour pouvoir valoriser dans les règles ce métier au Congo. Il a participé à plusieurs événements de mode et manifestions culturelles tels que le défilé de mode « Pas de quartier pour la culture » en 2014, le salon de l’artisanat de Pointe-Noire en 2017, le défilé de mode Biso na Biso et African beauty international en 2018.