Il y a quelques jours, ayant appris l’interpellation de leur collègue par les services de sécurité, les avocats des barreaux de Brazzaville et Pointe-Noire, inquiets, mais indignés, décidaient d’une grève générale pour réclamer la libération du leur. Les médias avaient fortement relayé cette actualité tant le qualificatif d’enlèvement attribué à la convocation puis le maintien en garde à vue du « mis en cause » intriguait.
Ceci expliquant cela, sur les réseaux sociaux notamment, l’on incriminait la prédominance supposée du tout « sécuritaire » sur le correctement « légal ». A juste titre pourrait-on dire dans la mesure où dans un État de droit, la liberté d’aller et venir est un des droits inaliénables de l’homme. Tout compte fait, devant une injustice apparente ou avérée qui frappe un citoyen, un membre d’une association ou d’une corporation donnée, il est normal que la solidarité des proches s’exprime dans sa plénitude.
Du temps a passé après la prise de position des avocats le 11 juillet, que rien de bien précis sur cette situation préoccupante ne s’était produit jusqu’à ce qu’une déclaration du Procureur de la République brise le silence. Le 22 juillet, devant la presse, l’autorité judiciaire annonçait la couleur de ce qu’il faut désormais considérer comme « l’affaire Me Bob Kaben Massouka et associés ». D’après le récit du Procureur de la République, en complicité avec six autres personnes, ce dernier serait impliqué dans une « tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État ».
Invoquant la procédure de flagrance, le Procureur de la République a estimé les faits « extrêmement graves » et décidé de placer les sept prévenus sous mandat de dépôt afin qu’ils répondent de leurs actes. Un procès est attendu qui devra, suivant toutes les procédures en la matière, établir si les intéressés, qui jouissent pour l’heure de la présomption d’innocence, auraient réellement été motivés par une démarche aux conséquences certaines sur la tranquillité publique et la sûreté de l’État. A suivre…