L’ancien ministre français, le sénateur du Haut-Rhin, Jean Marie Bockel, a au cours d’un entretien avec la presse, le 30 octobre, sur la présence de la France en Afrique présenté les conclusions du rapport d’information du groupe de travail sur l’Afrique de la commission des affaires étrangères et de la défense du sénat de son pays qui stipule que l’Afrique est l’avenir de la France.
Le rapport établit un diagnostic complet et détaillé des mutations en cours en Afrique subsaharienne, au premier rang desquelles figure l’explosion démographique, qui met les sociétés africaines sous tension. Avec un taux de croissance annuelle de 5% depuis dix ans, note le rapport, force est de constater que le pouls économique d’une partie de l’Afrique s’est accélérée. Pour le sénateur du Haut-Rhin, au delà des disparités qui existent en Afrique, le continent demeure dynamique et peut être pour la France un formidable réservoir de croissance.
« Une partie de l’avenir de notre pays est clairement en Afrique et il convient dès à présent de relancer les relations de la France avec les pays africains à travers un partenariat rénové. Car une chose est sûre : l’Afrique ne nous attendra pas », souligne l’ancien ministre dans ce rapport.
A quelques jours du prochain sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, Jean Marie Bockel présente 10 priorités et 70 mesures du rapport, qui visent à relancer les relations de la France avec les pays africains dans un partenariat d’égal à égal, fondé sur des intérêts communs. Parmi ces mesures, le rapport exige la mise en place d’une université francophone piloté à Dakar, la meilleure association de l’Agence française de développement à la défense des intérêts français, ou encore, l’adaptation des points d’appui français en Afrique afin de disposer de capacités réactives et flexibles en fonction de l’évolution des besoins, notamment au Sahel.
Jean Marie Bockel rappelle que dans 40 ans, l’Afrique pourra nourrir, former, loger, soigner et employer plus d’un milliard d’habitant. S’agissant de la relation entre la France et l’Afrique, le rapport conclu : « alors que les pays émergents- Chine, Inde, Brésil, Turquie, … investissent massivement en Afrique, la France semble être dépourvue de stratégie à long terme sur ce continent de près de 2 milliards d’habitants, aujourd’hui convoité ».